Shaolin Karaté par Ryo_Saeba
Shaolin Karaté est un film étrange car c'est le mélange improbable de mélodrame karaté sur fond historique. Venant de Norifumi Suzuki, qui est connu pour sa provocation et ses délires, c'est déjà moins étonnant. Le film nous narre l'histoire de Doshin So joué par Sonny Chiba et raconte comment et pourquoi il développa le Shorinji Kempo.
Le film se déroule sur plusieurs années, de la défaite du Japon durant la 2e guerre mondiale en 1944, jusqu'à la création de son art martial en 1947. Une chose frappe tout de suite dans le film, c'est la fidélité de la reconstitution du Japon d'après guerre avec notamment le marché noir de nourriture occasionné par l'armée elle-même laissant le contrôle des vivres aux Yakuza (la mafia locale) obligeant ainsi la majorité des gens trop pauvres à mourir dans la rue ou à voler.
C'est dans cette débâcle totale et en voyant qu'une jeune femme est obligée de se prostituer pour nourrir son frère que Doshin So va avoir l'idée de répandre sa méthode de combat à une jeunesse japonaise complètement perdu.
Véritable héros et aux complets antipodes de son rôle dans Streetfighter, Sonny Chiba est encore une fois parfait. Il a réellement un charisme fou qui crève l'écran et il est plutôt convaincant en artiste martial. Bien sur, vu le nom du réalisateur, il fallait s'attendre à ce qu'il y ait de la casse. Car même si Sonny Chiba est un héros, il a une définition très stricte de la justice. Ainsi lorsqu'un de ses disciples se fait casser le bras, il en fait de même à son agresseur ou alors quand une fille se fait violer, il découpe tout simplement le sexe de son violeur au ciseau pour ensuite le jeter par terre... bien sur je vous rassure un gentil petit chien qui traînait dans le coin s'occupe de nettoyer. Le film est plutôt bien rythmé et en même temps l'univers et les personnages sont vraiment intéressant. Le réalisateur se permet même un hommage à La Légende du Grand Judo de Akira Kurosawa lors d'une scène où 2 judokas viennent défier Doshin en duel.
Mis à part le petit délire de l'extraction de pénis, le film retranscrit bien l'ambiance du Japon d'après guerre ainsi que l'histoire de Doshin So et de la création du Shorinji Kempo.