Sharkonnasses in the Bayou.

Born on the Bayou - CCR

Sharkansas Women's Prison Massacre.
Déjà, dans le titre, est-ce que ça te vend pas un petit peu du rêve, non ? Un peu à la Dude Bro Party Massacre III, tu sais, ce genre d'intitulé qui t'aguiche, qui pousse ton côté obscure de cinéphile masochiste à s'exprimer.

Je ne vais pas vous cacher que Sharkansas est un film qui aurait parfaitement pu être un de ces nombreux The Asylum tous plus cheap les uns que les autres. D'autant que la boite est connue pour ses (trop) nombreuses adaptations de films de requins monstrueux.
Mais ici, non.
Pas du tout.
Juste un téléfilm sorti de la caboche d'un réalisateur en manque d'idées et de talent.

Dans la veine de ces comédies nanardesques que je ne peux que penser assumées, Sharkansas nous propose de suivre un groupe de prisonnières ( dont on se fout littéralement du background, l'important c'est qu'elles ne fassent pas moins de 90 D et qu'elles soient en mini-short).
Nos resquilleuses - campées par des actrices aussi convaincantes qu'un Bernard Tapie annonçant crânement qu'il revient en politique pour faire barrage au FN - sont donc condamnées à des TIG, comprenez Travaux d'Intérêts Généraux. Elles doivent débarrasser une partie du bayou de ses déchets parce que Sharkansas c'est un film écolo, t'as vu.
Ce passage n'est en fait qu'un énorme prétexte pour voir des bimbos boire de l'eau de manière supposément sexy, s'en aspergeant plein la poitrine le tout dans un environnement chaud et humide.
Racoleur ? Nooooon, pensez-vous.

Malgré la surveillance de deux gardiens de prison partagés entre professionnalisme et excitation, une des prisonnières se rendant à la rivière pour laver une plaie parvient à se faire boulotter par un requin de passage. La panique va s'installer, d'autant que le van de la prison est arrêté par une rousse dont la connerie n'a d'égale que l'extravagance de ses tenues affriolantes. Ladite rousse - petite copine d'une prisonnière trapue à la cage thoracique particulièrement développée - décide d'emmener tout ce petit monde de gré ou de force dans une maisonnette perdue dans le bayou (avec un jacuzzi quand même, note l'effort pour te fournir une scène en maillot). Ils ne savent pas qu'ils sont à la merci de terribles requins taupes, des requins préhistoriques vraiment pas content et très méchants, avec tout plein de les dents.

Essayer de vous faire mesurer à quel point ce film est affligeant serait une mission impossible : proportions absolument pas respectées, pire que dans un Double-headed Shark Attack, mise à mort risibles, incroyablement cheap, fusils en plastique n'ayant pas de trou au niveau du canon, cinquante punchlines absolument hilarantes à la minute, présence d'une duo de policiers dont le rôle m'est encore inconnu, menant une enquête absolument incohérente et illogique avant de se mettre sur la trace des prisonnières en ... mangeant à un resto et en étant dans une voiture tout en faisant des blagues de mauvais goûts. Rien ne nous est épargné, l'amateur de ce genre de petits bijoux est ici face à un monument.

Notons la présence de l'excellentissime (ironie) Traci Lords, ancienne star du porno si vous ne l'aviez pas deviné, reconvertie dans le nanar (elle a déjà participé au cultissime Les Chroniques de Mars) absolument ridicule et hilarante dans le rôle d'une flic badass accompagné d'un sidekick ... affligeant de nullité.
Côté technique si l'éclairage est à la ramasse, donnant un effet particulièrement immonde en plein jour, on appréciera la caméra sur trépied qui ne fait pas bobo à notre estomac. C'est pas inventif dans la manière de filmer, mais au moins c'est stable.

Je ne vais pas plus loin, mais je vous le recommande chaudement si comme moi vous aimez la bière, les copains et vous griller les neurones.

Eh, avec ça j'ai complètement zappé. Je t'ai dit que les requins ils creusaient dans le sol ?