The Asylum c’est une boite à idées, mais pas dans le sens où vous pourriez l’imaginer. Imaginez-vous plutôt saoul en train de délirer avec des potes et imaginer « wow ça serait cool qu’ils fassent un film avec un requin qui se boxe avec une pieuvre géante », et hop, The Asylum le fait. Ne cherchez donc jamais de logique dans les films de cette société, vous n’en trouverez aucune. D’ailleurs elle s’est davantage illustrée pour ses mockbusters (films à 1 million de dollars reprenant le nom de succès du box-office et sortant à peu près à la même date). Vous vous retrouvez donc avec du Transmorphers, du Mega Piranha, du Almighty Thor, et dans certains cas ils arrivent à faire des produits tellement drôles et énième degré qu’ils surpassent les films dont ils s’inspirent, d’où le quadruplement des revenus de la société ces dernières années. D’une certaine manière The Asylum pourrait être considéré comme un sauveur, nous offrant des produits qui n’ont hélas plus leur place commercialement depuis les années 80. Pourtant les succès de cette époque étaient The Stuff (un yaourt tueur venu de l’espace) ou encore Les clowns tueurs venus de l’espace. Certes la société joue la carte de la sécurité en ne dépassant jamais le million de dollars de budget pour leurs films, évitant d’avoir les yeux plus gros que le ventre. Néanmoins, si leurs productions étaient faites pour être vendues à un large public, The Asylum s’est enfin permis de taper dans le gore, que ça soit avec sa version d’Ansel et Gretel, ou encore dans SS Troopers qui sortira le 6 août et édité par Zylo.
Bref, une nouvelle fois l’asile nous prouve qu’il veut réellement créer du film de genre et ne plus se fixer de barrières, donc amis du gore, regardez ce Sharknado car même si ça n’est pas un déluge d’hémoglobine, les démembrements sont quand même très présents, et humains comme requins montrent leurs entrailles suffisamment pour satisfaire les amateurs du genre. Comme évidemment les amis du gore sont toujours friands de pitchs improbables, celui-ci ne fait pas défaut aux habitudes de l’asile. A peu près 20.000 requins sont en pleine migration au large des côtes de Californie et l’ouragan David passe par là, les embarquant tous jusqu’à la ville, tout en en inondant les rues. On ne se retrouve donc pas très loin de ce qu’il se passait dans Bait, en revanche on a affaire à un survival citadin, et non plus un huis-clos, ce qui permet de changer régulièrement de décor afin de renouveler plus aisément les situations. C’est marrant, absolument dingue, les gens meurent de façons toutes plus absurdes les unes que les autres, et l’on rit à gorge déployée, cela étant soutenu par les « performances » immondes des deux acteurs principaux, Tara Reid (American Pie, Alone in The Dark) et Ian Ziering (Beverly Hills 90210), sans oublier John Heard, totalement paumé et cabotinant au possible.
Côté effets spéciaux on se marre une nouvelle fois tant c’est bancal. Certains « money-shots » sont réussis, comme la grande roue traversant la ville, rappelant le film Le Boulet, ou encore les tornades elles-mêmes, mais les requins sont quant à eux souvent loin de convaincre, tout comme l’eau en CGI. En revanche on sera heureux de pouvoir profiter de « vrai sang », et non d’hideux CGI, et c’est d’autant plus appréciable lorsque l’on voit un type se faire démembrer puis écrasé par un requin marteau (admirez l’imagination et le sens de l’humour de The Asylum !).
En somme tout ça se laisse suivre avec beaucoup d’entrain, on se marre presque tout le temps (les punchlines sont totalement abruties et nous renvoient à Armageddon) et l’on espère que The Asylum continue à créer des produits originaux plutôt que faire des mockbusters. Après Sharktopus, Mega Shark et 2-Headed Shark Attack, The Asylum vient de créer un nouveau film culte.
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