J’attendais peu de Sharknado 3. Je n’aime pas ce que fait Asylum : ces faux nanars pondus à la chaîne avec le budget le plus ridicule possible qui saturent un marché de niche de pseudo comédies horrifiques dont la seule ficelle comique commence à sérieusement s’émousser. Alors quand on voit son premier Asylum (Mega Pirhanas, en ce qui me concerne), on passe un super moment de WTF et de comique faussement involontaire mais dès le second, la lassitude est déjà là.
Plus spécifiquement, ce que je reproche à Sharknado, c’est qu’au-delà de son pitch délicieusement absurde, le film assure le service minimum et parvient trop rarement à faire sourire. Tout y est paresseux : la réal 95% CGI délaisse presque entièrement le latex et ne permet même pas d’effets gores ou sanglants, les dialogues écrits à la va-vite pourraient être bien plus drôles et le côté parodique s’essouffle très vite, avec des effets trop redondants.
Filmer un nanar à la nullité assumée n’excuse pas tout. Ca n’excuse pas la platitude de la majorité des dialogues qui ne font même pas sourire, ces interminables scènes bavardes où on oublie qu’on est ni dans la comédie ni dans la parodie mais juste dans un film chiant et pénible où chaque scène d’action nawak se mérite, après de longues minutes de vacuité.
Alors il y a bien quelques moments magiques, comme l’intervention de David Hasselhoff, la tronçonneuse laser ou [SPOILER] l’héroïne qui accouche dans les entrailles d’un requin géant en train en chute libre depuis la stratosphère. [/SPOILER].
Mais le reste m’évoque une entreprise assez cynique, un film sans âme et sans ambition, produit de façon industrielle et sorti à peine un an après le 2. S’ils avaient apporté plus de soin au rythme, aux dialogues et aux effets visuels, on aurait eu quelque chose de tout aussi nanaresque (oui oui, on sait, c’est volontairement cheap) et beaucoup plus drôle.