Ode to my family
Alors que l'overdose est de plus en plus souvent (et lourdement) affirmée, il est curieux de constater que le genre super continue de se porter très bien, merci pour lui. Car aujourd'hui, c'est DC...
le 5 avr. 2019
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Alors que l'overdose est de plus en plus souvent (et lourdement) affirmée, il est curieux de constater que le genre super continue de se porter très bien, merci pour lui. Car aujourd'hui, c'est DC qui sort son artillerie, avec un Shazam ! arrivant à peine un mois après le Captain Marvel du camp d'en face. Et qui est en train de tout défoncer...
Tiens, au passage, vous saviez qu'il y a très longtemps, Shazam s'appelait... Captain Marvel ? Des coïncidences qui n'en sont pas vraiment, si vous voulez mon avis. Mais je m'égare.
Car vous lisez sans doute ce billet pour avoir l'explication de cette note, encore over pétée pour le moins, en pensant que le masqué, il est vraiment prévisible dès lors qu'on le met devant un film de super héros.
Sauf que Shazam ! est loin de l'électro encéphalogramme plat envisagé par certains, déjà décrié par d'autres à la sortie de la séance à en juger par les premiers avis tombés sur le site.
Certes, ce ne sera jamais Aquaman, tant la générosité qu'il employait (ou le mauvais goût pour ceux se décrivant comme exigeants) faisait plaisir à voir. Oui, Shazam ! se perd parfois dans un humour pas toujours très finaud, ou illustre un scénario mille fois rabâché. Mais étrangement, les aspects les plus réussis de Shazam ! ne sont peut être pas ceux où l'on attendait l'oeuvre.
Car Sandberg, ainsi que ses scénaristes, donnent l'occasion à leurs seconds rôles de pleinement exister, dans l'esquisse d'une famille de coeur recomposée, dans le portrait de personnages abîmés. Et c'est le jeune Freddy Freeman qui se distingue immédiatement, malgré le caractère un poil agaçant et attendu de sa fonction au sein du récit. En effet, ses frustrations et son ardent désir d'attention entrent pleinement en résonance avec ce que renvoie le jeune Billy Batson.
Et via sa star, le réalisateur saisit la perche tendue pour traiter le thème de l'abandon d'un enfant, sans fard, ainsi que la quête de ses origines et les amères déceptions qui peuvent en résulter. Et cela, peu de films du genre peuvent s'en vanter.
Cette idée de la famille sera traitée jusqu'au bout, et intégrée dans la thématique du super héroïsme de manière attendue mais parfaitement amenée, comme dans le run comics de Geoff Johns et Gary Franck.
Cet aspect que l'on n'attendait pas à pareille fête est cependant parfois contrebalancé par un humour pas toujours heureux, même si celui-ci, ainsi que l'image du super exploitée dans le film, sied parfaitement à l'idée de ce qu'un enfant de 12/14 ans se fait du truc.
Ainsi, on peut reprocher beaucoup de choses à ce Shazam ! mais pas l'absence d'adéquation entre son public et son matériau. Sûr, en effet, qu'un gamin nanti de telles capacités testera ses limites avant de balancer le tout sur les réseaux sociaux pour rechercher quelques miettes de buzz et de reconnaissance...
Quant à la réalisation globale, celle-ci est sérieuse, carrée, mais jamais pleinement habitée dès lors qu'il s'agit de filmer une scène d'action qui, sans jamais être ratée, n'est pas des masses incarnée ni inspirée...
Au point que Sandberg en arrive à désamorçer certaines idées brillantes, ou des traits d'humour qui auraient pu faire mouche, en adoptant une mise en scène plate. Si ce défaut ne fiche jamais l'ensemble de l'édifice par terre, on ne peut s'empêcher de penser que Shazam ! aurait pu s'envoler bien plus haut. A l'image de son méchant, sombre reflet de l'élu finalement rabaissé, traumatisé et dévoré par l'envie, mais dont les failles sont très vite annulées, le vidant malheureusement d'une partie de ce qui faisait son charme initial.
Shazam ! est donc à prendre pour ce qu'il est : une comédie d'action agréable lorgnant en plus d'une occasion du côté de Big sans pour autant être formidable. Un film de plutôt bonne facture sans pour autant se montrer inoubliable.
En forme de véritable film d'entre d'eux par la Warner, fonctionnant désormais sur la base de l'oeuvre stand alone mais pas trop, tant les clins d'oeil au (semble-t-il) défunt DCEU sont fréquents. Une manière de ne pas totalement enterrer un univers partagé s'il venait à revenir en grâce ?
Behind_the_Mask, qui se demande ce que veut réellement dire l'expression "Mettre la main sur le gourdin".
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le 5 avr. 2019
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