Adaptation ciné (très très libre) d'un roman du XIXème siècle, She est un film post-apo de heroic-fantasy, un mélange des genres brindezingue qui insuffle sa nature totalement patchwork au résultat final. L'équipe technique devait avoir une malle à costumes sans fond pour saper au gré des envies du jour les comédiens, ces derniers évoluant dans des décors de bric et de broc où n'importe quel événement peut se produire : de grandes caisses en bois peuvent contenir des chevaliers prêts à attaquer (et même un Frankenstein !), une tribu de lépreux utilisent des tronçonneuses en armes rituelles, un hypnotiste mégalo crée sa secte d'adorateurs dévoués (Godaaaan !), des éphèbes lunaires très zardoziens cachent de sombres secrets nocturnes, la traversée d'un pont protégé par un troll moderne (il harasse interminablement ses victimes avec ses blagues) vire au génie de dinguerie, et Gordon Mitchell finit d'enterrer sa carrière en dirigeant un gang de barbares hokutonokenesques. Et je préfère en oublier.
Ajoutez à cela un score très opéra rock, un duo de héros débiloïdes dont les motivations ne sont jamais bien claires, une déesse qui envoie du steak (la fameuse She, dont le nom incanté en boucle par ses fidèles donne l'impression d'être dans la tête d'un colopathe) et vous passez un très bon moment qui ne jurerait pas en Nuit Nanarland.