Imaginée par Nicholas Meyer (réalisateur de l’honorable C’était demain, sur le même principe de rencontre imaginaire entre deux personnages historiques), la rencontre de deux génies, l’un fictif, l’autre réel, avait tout pour être jubilatoire. Malheureusement, le postulat de départ ne mène nulle part, et la première partie du film, qui se résume à la guérison de Holmes par les séances d’hypnose de Freud est franchement ennuyeuse. La deuxième partie, elle, se dirige vers une enquête plus traditionnelle, mais manque cruellement de suspense. Si on ajoute à cela qu’il n’y a presque aucun humour, peu d’action et de rythme, et que les péripéties sont rocambolesques, il est à craindre qu’il ne reste plus grand-chose. La scène finale, qui révèle le traumatisme fondateur de Holmes, pourra à la rigueur amuser ceux qui aiment bien rire aux dépens des autres. Bref, de ce film paresseux, on ne retiendra que la prestation des acteurs (excellent Laurence Olivier, mais pourquoi le faire disparaître au bout de 15 minutes ?). A ceux qui cherchent une parodie réussie, on conseillera l’hilarant Elémentaire, mon cher… Lock Holmes !. Pour un peu plus de logique et d’action, c’est étrange à dire, mais le premier épisode de la saga Sherlock Holmes de Guy Ritchie est sans doute un des meilleurs pastiches de Conan Doyle (en revanche, le deuxième épisode, Jeux d’ombres est décevant). Enfin, à ceux qui cherchent l’analyse la plus juste d’une application concrète des théories de Freud et de ses effets, on ne pourra que conseiller la lecture instructive de La guérison des Dalton, sans doute un des ouvrages les plus lucides sur les théories freudiennes…