Ce n'est pas Amadeus, certes la réalisation est beaucoup moins ambitieuse, mais la magie marche tout autant.
On est rapidement plongé dans les malheurs du jeune David, dont le père est parfois cruel et dur avec ce dernier. L'obligeant à pratiquer la musique, sans toutefois lui permettre d'arriver jusqu'au plus haut... Tout ceci est excusé par les valeurs familiales, l'amour, et de vouloir protégé son fils du monde. Mais on s'aperçoit très vite que cela fragilise le jeune David: perte de confiance, naïveté, et maladresse.
Ce dernier par le comportement de son père va enchaîner les échecs, car les choix de se dernier empêchent son fils d'améliorer et d'exprimer tout son talent.. Toutefois, David arrivera à prendre sur lui et affronté son père pour étudier à Londres.
À partir de ce moment, le film change de tournure, les relations père/fils et leurs effets ne sont plus au centre des débats. On nous dépeint plus les conséquences qu'a eues l'éducation de son père sur David. Mais le moment magistral est la phase de préparation de David avec son nouveau Maitre, vraiment captivant et magnifiquement mis en scène. Ceci pour arriver au pic du film et à une interprétation envoutante qu'est le concert des finalistes. David interprète l'œuvre de sa vie, le troisième concerto de Rachmaninov que son père a toujours imposé à son fils lors des concours. C'est ainsi pour ce dernier qu'il le choisit. Sous les yeux de son maître David est en transe et on sent qu'il peut perdre connaissance à tous moment, tant son interprétation est surhumaine !
Sous les yeux de son maître David est en transe et on sent qu'il peut perdre connaissance à tous moment, tant son interprétation est surhumaine ! C'est à partir de là que le film entre dans son dernier mouvement, la folie.
La partie la plus émouvante du film et la plus réussie même si la précédente fut magistrale. Car l'interprétation de Geoffrey Rush est éblouissante ! On est pris aux tripes ! C'est d'ailleurs une nouvelle aventure qui commence par un personnage ayant un nouveau visage plus touchant, mais la conséquence logique de l'évolution du personnage. Ce génie torturé ne pouvait que finir ainsi... La réussite de cette partie finale du film est le fait de jouer de la folie de David de manière comique pour mieux nous bluffer et toucher quand il repose les mains sur un piano, et exprime ce qui le hante jour et nuit : la musique. C'est ainsi que peu à peu, il se reconstruit par la musique et pour assouvir sa "vengeance" sur la vie.
La construction du film est très réussie, malgré un début un peu en dessous du reste. L'intérêt scénaristique du film porte vraiment sur deux points : la relation entre David et son père, et l'évolution de ce dernier. Et bien entendu rappelons l'interprétation de Geoffrey Rush tout simplement à couper le souffle, même si le reste du casting n'est pas mauvais.
Ce film en trois actes est : touchant, sublime, passionnant !