C’est un curieux film, dont le format se situe entre le moyen et le long métrage (1h05). On est saisi par la crudité des situations et des actions, dont au début une scène de meurtre et de viol en couleurs, le reste étant en noir et blanc.
C’est un film engagé avec véhémence autour d'un point de vue "générationnel" plus que "politique" : c’est une forte critique des jeunes (qui sont abrutis, drogués,…) et une critique plus féroce encore des adultes car leur lâcheté est la cause de la dégradation de la jeunesse. Les personnages sont peu crédibles car leurs interactions sont discordantes, mais il y a paradoxalement une forme d’empathie envers tous, jeunes et vieux, et elle nous accroche malgré tout.
La bande originale du film est extraordinaire, en particulier le morceau n°7 (qui rappelle le Warm Canto de Mal Waldron et Eric Dolphy). Toute la BO est d'un groupe japonais de jazz très fameux à l’époque (dont j’ai pu commander le CD mais avec une difficulté pour le trouver car le groupe semble oublié).
L’auteur est connu au Japon pour son originalité, ses transgressions et une réputation de rebelle. Beaucoup d’autres de ses films sont, là-bas, célèbres, mais au vu du didactisme trop appuyé de celui-ci, on peut se demander s’il ne risquent pas d’être eux aussi un peu ennuyeux.