Shogun and Little Kitchen par Ryo_Saeba
Shogun and little Kitchen fait parti des films traitant de la cuisine qui, malgré ce qu'on pourrait croire, n'est pas un genre si prolifique que ça. Dans les films les plus connus, il y a bien sur le formidable God of Cookery de Stephen Chow qui mettait en place la matrice de son futur succès : Shaolin Soccer et puis également le Festin Chinois de Tsui Hark qui mélange lui aussi kung fu et comédie. Hormis ceux là, Liu Chia Liang utilise également la cuisine afin d'apprendre le kung fu à son élève Chin Kar Lok dans Operation Scorpio et récemment est sorti une romance sur fond de cuisine avec Magic Kitchen.
Shogun and little Kitchen est un peu un mélange de tout ça, une comédie romantico cuisino kung fu. L'histoire développe 2 trames, d'un coté le conflit entre Yuen Biao et son oncle Ng Man Tat et de l'autre coté une romance entre Leon Lai et Maggie Siu. Au départ, le scénario était écrit autour du personnage de Yuen Biao et tournait principalement donc autour du conflit avec son oncle mais Yuen Biao a quitté le tournage assez rapidement car il n'a pas été payé par le producteur. Le scénario a donc vite été réécrit pour donné un peu plus d'importance au personnage de Leon Lai et ajuster avec ce qui avait été déjà tourné. Au final, difficile de se rendre compte de ce qui a été changé même si je soupçonne fortement l'utilisation d'une doublure pour les scènes se passant au USA ou Biao fait des acrobaties dans le style de l'opéra de Pekin.
Le film est donc une comédie sympathique, essentiellement pour les prestations de Ng Man Tat et de Yuen Biao, ce dernier nous gratifiant de quelques très bonnes cascades et scènes de cuisines dont le résultat est moins bon et appétissant que dans un God of Cookery ou Festin Chinois mais dont l'exécution acrobatique est vraiment sans pareille. A coté de ça, une romance est mise en place entre Leon Lai et Maggie Siu qui, il faut dire, n'est pas très intéressante. On notera aussi la présence de 2 vétérans : Wang Yu et Leung Kar Yan dans les rôles de père et oncle de Leon Lai.
La réalisation de Ronny Yu, quant à elle, ne brille pas énormément, c'est plutôt classique hormis les scènes où Yuen Biao cuisine et le final. Final impressionnant dans lequel les protagonistes sont coincés dans les flammes et lorsqu'on connaît le cinéma de Hong Kong, on sait bien que le feu n'est pas le fruit d'effet spéciaux ce qui rend cette scène très dangereuse. On retrouve également dans ce final l'utilisation de ralentis image par image dont il se servira plus tard dans son chef d'œuvre : Jiang Hu (The Bride with the white hair).
Le film est donc une comédie sympathique avec quelques bons moments mais aussi quelques lourdeurs sur la fin en ce qui concerne la romance entre Leon Lai et Maggie Siu.