Après avoir tâté du film de guerre avec le médiocre Les Larmes du Soleil et le film historique inégal avec Le Roi Arthur, Antoine Fuqua revient au thriller d'action sous fond de conspiration, genre qu'il manie avec plus de sûreté et d'efficacité. Pour se faire, il adapte le roman "Shooter" de Stephen Hunter et en fait un film d'action explosif se centrant sur un ex-Marine surentrainé devenu la proie de ses employeurs après que ceux-ci l'aient manipulé et accusé d'être l'assassin présumé du Président des États-Unis d'Amérique, de quoi frémir quant aux postes réels de ces véritables bureaucrates hauts placés.
Dans le rôle-titre, un Mark Walhberg tout en finesse, monolithique au possible, aux muscles saillants et aux punchlines dévastatrices ; parfait pour le rôle en somme, l'acteur ne brillant pas vraiment de son talent pour transfigurer des émotions à l'écran. Le reste du casting est complété par les sexy Kate Mara et Rhoney Mitra, les vétérans Danny Glover, Elias Koteas (beaucoup trop rare, beaucoup trop sous-exploité) et Rade Šerbedžija sans oublier l'éternel rookie Michael Peña et la participation de ce bon vieux Ned Beatty en Sénateur véreux.
Le scénario, aussi manichéen et simple soit-il, reste bigrement efficace, bien entretenu par la mise en scène toujours aussi fracassante du réalisateur de Training Day, la musique dynamique de Mark Mancina et de nombreuses scènes de shoot sanglantes agrémentées quant à elles de courses-poursuites dantesques, de traques haletantes et de confrontations musclées. Thriller hitchcockien aux allures de film bourrin des années 2000, Shooter ne révolutionnera aucunement le genre mais a le mérite de divertir on ne peut mieux son spectateur en tentant de ne pas trop l'abrutir en plaçant un contexte politique actuel des plus bienvenus.