Les Smiths sont un groupe majeur des années 80 et une référence absolue pour bon nombre de quadra et quinquagénaires à qui ce film s'adresse principalement. La musique de Johnny Marr et les textes de Morrissey ont inspiré beaucoup de musiciens, nourri l'âme de jeunes misfits du monde entier et ont su prendre à rebours une époque dominée par la musique dansante et le rock FM.


Ce n'était que justice qu'un réalisateur rende enfin hommage à un groupe si singulier et important. C'est donc avec une pointe d'excitation que je me suis précipité sur la bande-annonce. Et j'ai été saisi. De consternation.
Je me suis vite ôté de l'esprit cette première impression désastreuse en me convainquant que le film serait, lui, à la hauteur, qu'on ne pouvait décemment pas saboter un film basé entièrement sur les chansons des Smiths. Et pourtant.


Premier écueil : ce film est un film de niche et ne touchera quasiment personne d'autre que des fans des Smiths.
Second écueil : ce film est un teen-movie mais il sera regardé, sans aucun doute, majoritairement par des adultes dont la jeunesse, tourmentée et bercée par les textes mélancoliques et désabusés de Morrissey, est loin derrière eux. Bien sûr, cette image des fans des Smiths, incompris et tourmentés est ridicule et exagérée mais c'est celle qui est présentée dans ce film. Sans nuance aucune.


Fort heureusement, la musique des Smiths est omniprésente et, si on l'aime, on aura toujours du plaisir à laisser défiler le film. Si on n'y est pas réceptif, ce film sera une torture. Car il s'agit ici d'une longue agonie scénaristique, emplie de clichés, souvent mal jouée et vide de sens.


Chaque personnage est un stéréotype (le garçon renfermé, la fille rebelle, le gay qui ne s'assume pas, le métalleux, le petit bourgeois...) et, quand le scénariste, essaye de les faire un peu sortir de ce carcan, c'est à coup de poncifs et de banalités affligeantes. Le seul personnage auquel on arrive à s'attacher un tant soit peu est le DJ fan de Metal, et les scènes où il apparaît sont à peu près les seules dignes d'intérêt.


Encore une fois, si vous êtes fan, vous apprécierez les multiples références et citations des paroles de chansons. Vous sourirez à la pique envoyée au Morrissey réac d'aujourd'hui. Vous aurez parfois la larme à l'œil à l'écoute d'une chanson en particulier. Mais, vous pouvez avoir tout ça sans vous infliger ce film.
Posez The Queen is Dead sur votre platine, lancez le mp3 de Panic, ressortez votre K7 de Meat is Murder et replongez vous dans cet univers musical unique, sans pollution inutile.


Peut-être que cette critiques vous semblera sévère - voire malhonnête - mais elle reflète la déception que j'ai eu. Et puis, en toute franchise, c'est vraiment un navet.

Dale-Cooper
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le 28 mars 2021

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Dale Cooper

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