Showdown in Manila
Showdown in Manila

Film DTV (direct-to-video) de Mark Dacascos (2016)

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Quand on n’a pas de thune et pas d’idée mais qu’on veut tout de même faire un film et essayer d’engranger du pognon, une des solutions (pas la meilleure…) est de faire une version lowcost d’un truc qui a bien marché auprès du public. C’est de cette idée qu’a dû naitre Showdown in Manila, une production Andrzej Bartkowiak (Romeo Must die) qui essaie de se la jouer Expandables du pauvre. Et comme Expendables jouait la fibre de la nostalgie en mettant en scène bon nombre de vedettes du cinéma d’action des années 80 et 90, il faut que sa pâle copie en fasse de même. Sauf que comme on n’a pas de pognon, bah on fait avec les moyens du bord et on fait appel à de nombreux seconds couteaux ayant œuvré dans de la série B voire Z. Quelque part, pour ceux qui ont grandi avec ce type de cinéma, le projet aurait pu être alléchant ! Sauf que voilà, ils ont vieilli les bougres, et on se rend compte très rapidement que, s’ils sont là, c’est à coup sûr parce qu’il faut bien payer ses impôts et pas pour autre chose…


Alors petite présentation rapide du casting qui ne parlera qu’aux puristes mais qu’il est nécessaire de faire. Le héros ? Alexander Nevsky (Moscow Heat, Treasure Raiders), une des stars du cinéma d’action russe qui semble vouloir imiter ici notre Schwarzy de la belle époque… en vain. A ses cotés et qui lui sert de sidekick, Casper Van Diem (Rico dans Starship Troopers), sans doute le seul qui tient vaguement la route. Et puis maintenant, on passe au gros morceau ! Une Tia Carrere (Dans les Griffes du Dragon Rouge, True Lies) en mode Bottox à outrance, qui semble avoir un peu abusé de Donuts, qui prend des poses à la con et qui joue toujours aussi mal (ça au moins ca n’a pas changé). Un Mark Dacascos, aussi réalisateur du film, qui ne sert strictement à rien avec ses 3 minutes de présence à l’écran et qui se fait tuer sans qu’on sache pourquoi… sans doute parce que les méchants avaient dû lui dire que sa femme (Tia Carrere) ressemblait à un rôti ficelé dans sa robe. Une Cynthia Rothrock (Rage and Honor, Une Flic de Choc) qui a tout de même bien chargé, arborant une magnifique coupe de cheveux rose fuchsia / violet. Un Don ‘The Dragon’ Wilson (Bloodfist 1 à 6, Cyber Tracker 1 et 2) à qui la vieillesse ne réussit pas, croisement improbable entre un hamster et une poche à gnole. Un Olivier Gruner (Nemesis, Savate) qui tient lui encore la route mais mec, la coupe à la brosse ? Sérieux ? Tu es resté bloqué dans les années 80/90 ? Ah non, excuse, c’est juste une méthode pour cacher le fait que tu te dégarnisses capillairement parlant…
Du côté des méchants, ce n’est guère mieux. Les 67 ans de Cary-Hiroyuki Tagawa (tout un tas de méchants dont celui de Mortal Kombat, Vampires ou encore Le Dernier des Dragons) qui semble avoir du mal à aligner 2 mots tout en tentant de fumer son cigare. Et la brute Matthias Hues (Dark Angel, Cage, Talons of the Eagle ou encore Kickboxer 2) semble aussi rouillée que sa chevelure est décolorée.


J’avoue que le tableau, présenté comme ça, ne donne pas envie. On se rend compte que même la nostalgie n’y fera rien parce que Showdown in Manila est simplement mauvais. Mais vraiment très très mauvais. Tout y est mal joué, aussi bien les scènes de dialogue que les scènes d’action. Nos anciennes stars de la série B d’action ont des mouvements pachydermiques et sincèrement, on frôle la léthargie à plusieurs reprises. Ah ben oui, ils sont vieux maintenant, et à part un ou deux coups de tatanes nous montrant que malgré tout, certains ont encore un peu de jus (même si on frôle la luxation à chaque fois), ça fait tout de même scènes d’action de grabataires. Alors du coup, ils se contentent la plupart du temps de tirer dans le vide avec leurs armes sur des figurants qui parfois meurent alors qu’ils ne se sont même pas encore fait tirer dessus. Alors ça, pour sortir de la bonne vieille réplique bien burnée du genre « Hey, let’s kick someass ! » (vous noterez l’originalité…), là ils sont forts. Mais pour le reste, on a vraiment l’impression qu’ils se disent « Putain mais c’est plus de notre âge ces conneries… ».
On ressent cette impression de lowcost à chaque seconde, que ce soit sur les giclées de sang numérique pas toujours bien intégrées, ou cette magnifique explosion de cinq voitures pour laquelle on n’avait pas les moyens donc on rajoute une jolie explosion numérique par-dessus mais on voit bien que les voitures derrière ne bougent pas d’un poil… Et sincèrement, ça fait peine à voir… Ca veut se la jouer badass puissance 1000 mais ç’a n’en a ni les moyens, ni le talent. Car la mise en scène de Mark Dacascos n’aide pas non plus, complètement lambda malgré de beaux paysages. Et pourquoi cette fin ? Fallait nous mettre un affrontement épique, même mou du genou, ça n’aurait pas été grave. Mais non, comme Tagawa et Hues sont en mode Vacances du 3èmeâge, ils sont juste arrêtés et exécutés lâchement. Quel prestige !


On ne peut même pas qualifier Showdown in Manila de Expendables du pauvre tellement le spectacle qui nous est proposé est navrant. C’est tout simplement mauvais et même la nostalgie ne fonctionne pas. Consternant…


Critique avec images et trailer : ICI

cherycok
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le 28 juil. 2016

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