Shrooms par Mickaël Barbato
Des jeunes. Original, non ? Deux couples, une célibataire et un équivalent masculin. Original, non ? L'histoire débute dans une voiture. Original, non ? Ils partent s'éclater la tronche. Original, non ? Tiens, une bande de péquenot. Original, non ? Bon, arrêtons là car on l'aura compris : ce Shrooms est un produit excessivement calibré pour le soit-disant public de ce genre. Reprenons l'histoire. Donc ces gros débiles bien lourdingues veulent se taper un bon trip. Le voyage jusqu'en Hollande étant sans doute trop onéreux pour eux, ils décident de partir à la cueillette aux champignons dans leur forêt irlandaise. Alors que le ramassage semble prometteur, la blondasse célibataire prouve qu'elle avale tout ce qui lui passe devant la bouche, en gobant un champi à l'allure pourtant peu engageante. Dommage pour elle, car il s'agit d'une espèce redoutable qui, si on survit à la première montée potentiellement mortelle, provoque des effets terrifiants.
On est face à un slasher minable de plus qui fait encore passer le jeune adulte pour un con profond. Alors je veux bien qu'une grande partie de ces gens soient peu intéressantes, ignorantes, égocentriques, tellement manipulés par les clips/séries que ça ne pense que cul, bite et vagin, mais faudrait qu'on nous explique un jour pourquoi les réas semblent si attachés à vouloir mettre ces guignols au milieu de leurs récits. Parce que eux-même sont inintéressants, à l'image de leurs personnages ? C'est une évidence, mais c'est aussi une preuve que le spectateur est ouvertement pris pour un con.
Mais bon, puisqu'il faut supporter d'être mis dans la peau de ces merdeux, alors allons-y. Donc la blondasse célibataire gobe son champi maléfique et se retrouve en plein trip chamanique. Elle voit des évènements futurs, genre la mort de ses potes. Dès lors, un croquemitaine ridicule, affublé d'un déguisement tout droit sorti de Scream ou autre dauberies du genre va se charger de rendre ces cauchemars éveillés bien réels. Mais sont-ce des évènements tangibles ou la résultante du délire champignonesque ? Oulala quel enjeu, on en est tout retourné !
La situation est donc prévisible en diable, et ne comptez pas sur le scénario pour vous jeter au devant de séquences haletantes. Il ne se passe rien, ou du moins rien n'est assez fort pour élever l'encéphalogramme au-dessus du niveau d'un coma profond. Les meurtres n'ont même pas le bon goût d'être vicieux ou inventifs, pas de modus operandi clair pour tenter d'insuffler un suspens ou une ambiance. Rien, le néant, comme ce qu'il y a dans le crâne des personnages. Heureusement, le final est là pour relever un peu le niveau... ah non même pas. C'est balancé comme de la patée dans la gamelle d'un clébard, le twist est parmi les plus prévisibles jamais vus.