Le sel de la terre, en bien !
Si j'aime bien ce genre de film, juste des photos commentées, d'habitude Marker arrive à m'émouvoir, ou plus du moins. Là le seul moment vraiment beau, enfin vraiment triste, reste l'image de l'enfant qui joue avec un chat mort, étranglé par la ficelle dont l'enfant se servait pour attirer ce même chat. Faut imaginer la scène, la tristesse infinie de l'enfant lorsqu'il s'en rend compte.
Mais le film reste un portrait intéressant, bien qu'un peu trop descriptif et pas forcément aussi engagé, et donc intéressant que ce qu'il fera plus tard. Un portrait de différents endroits du monde, la Russie, la Corée, la Scandinavie... J'ai appris cette très belle phrase placardées sur les murs à Cuba : "trahir les pauvres, c'est trahir le Christ". Les Présidents devraient s'en souvenir ! Et il y a plein de petits moments de la sorte qui sont assez marquants, des images qui restent, mais qui ne sont pas forcément celles sur lesquelles Marker va s'attarder, une question de sensibilité personnelle je pense.
J'aime particulièrement les images de Moscou et ce que dit Marker sur les russes et le regard russe. Marker pense qu'il y a un regard nègre, un regard juif, tout comme il y a un regard russe, puis il montre des icônes russes où on voit ce même regard qu'il y avait sur les photos, c'est vraiment troublant.
Déjà en 1966 Marker faisait des films trop denses pour être résumés, pour être emmagasinés dès le premier visionnage. Alors certes ce n'est pas Sans Soleil, mais c'est plein de petites phrases intéressantes, mais qui malheureusement sont oubliées parce que la suivante est tout aussi belle. Il faut retenir la citation qui ouvre le film : "si j'avais quatre dromadaires..."