A 17 ans à peine, Chloë Moretz a déjà tourné avec Martin Scorsese ou Tim Burton et a déjà plus d’une vingtaine de films à son actif. Cette année, elle sera à l’affiche d’au moins trois long métrages et enchaine les tournages. Mais la comédienne découverte dans Kick Ass n’avait jamais vraiment bénéficié d’un premier rôle, d’un personnage qui lui offrirait le luxe d’avoir à porter un film entier sur ses épaules. L’erreur est désormais corrigée avec Si je reste.
Adapté du bouquin pour jeunes adultes écrit par Gayle Forman et sorti en France en 2009, Si je reste raconte l’histoire de Mia. Elle est une jeune fille épanouie qui vit dans une famille parfaite, avec des parents cools et rock’n roll, et un copain qui va lui faire découvrir l’amour. Elle se passionne pour le violoncelle et envisage de postuler dans une grande école américaine pour faire ensuite carrière dans la musique. Son monde idyllique va s’effondrer suite à un accident de voiture. Et elle va se découvrir « vivante » mais à coté de son propre corps. En réalité dans le coma tout en étant le témoin de ce qui se passe autour d’elle, Mia va devoir choisir entre rester sur Terre et retrouver son corps. Ou s’en aller.
Si de prime abord, le pitch rappelle un peu The Lovely Bones de Peter Jackson, on va vite se rendre compte qu’il n’en est rien. En effet, le film se focalise principalement sur la vie de Mia avant l’accident, à travers de nombreux flashbacks. On va découvrir sa famille, son quotidien et sa relation avec un jeune garçon faisant partie d’un groupe de rock à la carrière montante. Ca surprend au début : on s’attendait à quelque chose de plus fantastique mais la version fantomatique de Mia ne sort jamais de l’hôpital où se déroulent les scènes post-accident. Le film se révèle donc être en grande majorité une comédie romantique des plus classique dans son histoire, avec ses joies et ses peines. Et plus on avance dans l’histoire de Mia, plus on va se rendre compte que ce qui nous était présenté comme un tableau parfait ne l’est pas autant qu’il y paraissait au début de l’histoire. Il faut dire que l’héroïne a un caractère bien trempé, sort de sa crise d’adolescence et a bien du mal à accepter certains choix de la vie. Tout ça sonne un peu cliché mais n’a qu’un seul but : nous faire comprendre ce qu’elle a vécu pour mieux ressentir comme elle cette notion de choix pas si évident à faire.
Pas si évident, mais plus on avance dans l’histoire plus on se rend compte qu’elle est cousue de fil de blanc. On n’est pas aidé par une Chloe Moretz pas toujours très juste dans son jeu. La comédienne a bien du mal à nous faire croire à son personnage, même si elle finit par parvenir notamment grâce à la fin du film où on finit la gorge nouée. On pourrait pas mal s’ennuyer au global mais quelques jolies scènes viennent ponctuer le récit, lui-même accompagné d’une bande originale orientée rock garage assez sympathique et dont certains titres rappellent les Gaslight Anthem.
Si je reste n’est donc pas un film qui restera dans les mémoires malgré quelques bons moments. Peut-être aurait-il fallu que la romance entre les deux héros soit moins évidente, que leur parcours soit d’avantage semé d’embuches et on se serait laissé d’avantage prendre. La question que pose le titre du film est donc simple : vous pouvez partir.