Le 12 Octobre 1978, Nancy Spungen est retrouvée morte suite à une blessure au couteau dans l'estomac dans l'hôtel qu'elle partageait avec Sid Vicious à New York. Lui mourra quelques mois plus tard d'une overdose sans que jamais la vérité sur ce meurtre ait été clairement établi. Sid et Nancy, c'est leur histoire.


Alex Cox nous emmène à la découverte de ce couple qui s'aima dans la violence, la drogue, la dépendance et la crasse. Il reste braquer sur Sid et ouvre son film sur sa rencontre avec Nancy et c'est alors que commence sa descente aux enfers. Jeune homme naïf, insouciant, destroy et d'apparence plutôt calme, la découverte de la drogue via Nancy va peu à peu l'éloigner de ses amis, du groupe et de la réalité.


Et c'est là la principale réussite du film, c'est de nous faire ressentir comment ce couple vivait dans leur monde à eux, sans se rendre compte de la réalité et de la déchéance dans laquelle ils étaient. Totalement dépravé, Sid pensait continuer la musique malgré des prestations indigentes et surtout une Nancy, chieuse de première toujours à crier et vouloir tout contrôler, aux dépens d'un Sid totalement à la ramasse, et qui imposait sa présence au groupe. Tout cela, Alex Cox le retranscrit très bien, que ce soit à travers l'univers punk qu'il met en scène (le style, les rues de Londres...), un Gary Oldman épatant en Sid Vicious et un sentiment de vie foutue en l'air qui laisse place à la mélancolie en fin de récit.


Pourtant tout n'est pas parfait et l'oeuvre n'est pas non plus transcendante vis-à-vis de la passion destructrice qui liait le couple et Cox peine parfois à retranscrire ce sentiment d'urgence ainsi que les corps meurtris par la dope et la haine. De plus, j'ai parfois eu l'impression qu'il tombait plus dans la caricature qu'autres choses, notamment dans les dialogues qui semblent parfois très exagérés. C'est aussi dommage que le film se concentre uniquement sur ce couple et n'évoque que trop peu les Sex Pistols, le rôle de Malcolm MacLaren et plus généralement l'entourage du couple. C'est dommage sans être préjudiciable car Cox maîtrise tout de même son sujet et c'est un plaisir de retrouver cet esthétisme très 80's et, sans ennuyer, il sait prendre son temps pour dresser un tableau de ce couple destructeur et cette descente aux enfers.


C'est en plein univers trash que nous plonge Alex Cox pour raconter cette passion destructrice qui unissait Sid & Nancy à base de drogues, de musiques et de sentiments de vies foutues en l'air...

Docteur_Jivago
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films sur la musique

Créée

le 21 oct. 2016

Critique lue 976 fois

17 j'aime

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 976 fois

17

D'autres avis sur Sid & Nancy

Sid & Nancy
Cretine
5

Critique de Sid & Nancy par Cretine

Gary Oldman est très bon et les musiques sont géniales (normal). Cependant au bout d'une heure de film j'ai eu l'impression de voir toujours la même chose. Deux junkies en manque. C'est long.

le 6 sept. 2010

9 j'aime

Sid & Nancy
Pom_Pom_Galli
5

Critique de Sid & Nancy par Pom_Pom_Galli

Sid & Nancy est un film beaucoup trop plat et banal pour prétendre retranscrire correctement le mouvement punk et la fascinante personnalité de ses personnages. En revanche, on est obligé de...

le 27 nov. 2013

4 j'aime

Sid & Nancy
bonny
6

Critique de Sid & Nancy par bonny

Ce film aurait dû s'intituler Nancy et Sid car c'est surtout son histoire à elle qui est racontée. Or ce qui nous intéresserait c'est plutôt son histoire à lui. La descente aux enfers des deux...

le 15 juin 2013

4 j'aime

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

172 j'aime

35

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

166 j'aime

49

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

152 j'aime

34