Le détail infime est travaillé au pinceau : la mèche qui vole au vent comme traversée par une marée intérieure, les cadrages où Isabelle Huppert semble elle même être dans un tableau, les tons de couleurs qui se marient ou qui tranchent. Les deux personnages, oiseaux graciles et somptueux, sont dans un chassé-croisé ou la retenue et le silence permettent d’installer les sentiments. On attend dans ce calme marécage de la vie, le frémissement, le battement d’ailes qui brisera légèrement le cours de l’eau. Et si se retrouver c’était se confronter à un ailleurs…