Le voyage au Japon, pour les âmes occidentales perturbées, est souvent source de dépaysement, d'étonnement et pourquoi pas de renouveau. De ce point de vue, le Japon possède un bel avantage sur la Chine, la Corée et surtout l'Inde, aux contrastes trop violents. Sidonie au Japon ne trompe pas sur la marchandise escomptée, tout y est luxe, calme et presque volupté. Et élégance, aussi, grâce à une mise en scène aérienne et les somptueux paysages du Kansai (les biches du parc de Nara sont fidèles au poste). Le Japon est le pays des fantômes mais celui qui intervient dans le film est heureusement bien moins vindicatif que les ectoplasmes que l'on aperçoit le plus souvent dans les longs-métrages nippons. Sidonie au Japon est relaxant comme un bon massage et ses pointes d'humour, dues au décalage des mœurs de là-bas par rapport à ici, ne sont pas négligeables. Reste que le film patine quelque peu dans sa dernière ligne droite, n'ayant plus alors à nous proposer qu'une conclusion romantique qui évite quand même de peu une certaine mièvrerie. Isabelle Huppert et Tsuyoshi Ihara s'imposent dans une économie d'expression qui sied bien au ton général du film, en tous cas dans ses meilleurs moments : gracieux et vaporeux.