Signes de vie par Gascha

Il y a quelque chose qui me dérange chez Herzog et ce quelque chose a sans doute été mis en lumière lors de la sortie d'un certain livre "Kindermunt" de Pola Kinski (auquel il me semble qu'il n'ait fait aucun commentaire). Voilà le mot est lâché, le point Godwin cinématographique : Kinski. Beaucoup de cinéphiles ont encensé l’intensité de son jeu dans leurs collaborations. Mais au su des révélations de Pola, force est de constater que Herzog n'a pas réellement fourni de rôle de composition a son égérie, Klaus Kinski. Il aura scénarisé les délires mégalomaniaques d'un hystérique érotomane.
Pourquoi encore parler pour la critique dans un film où il n'apparait pas ?
Tout simplement parce que Herzog a été fascine dès sa première rencontre (survenue vers la fin de son adolescence) avec Klaus Kinski et que le thème des marginaux-fous deviendra dans sa filmographie presque une obsession pour lui. La comparaison avec des films comme Aguire, Fitzcarraldo devient inévitable. L’intérêt du film réside justement dans une relative distanciation que le spectateur a avec le personnage principal. Brogle n'occupe pas tout le champ visuel a la manière du fou furieux de Sopot. Certains se plaindront qu'en terme d’intensité, d’émotions on est loin de ses prochaines réalisations. De toute manière, Stroszek s'isole progressivement et plus personne n'arrivera a l'atteindre dans sa forteresse, ni ses collègues, ni ses supérieurs et encore moins sa femme. Plus pudique, moins mégalo, moins pathos, ce film dégage une atmosphère unique avec ces paysages arides noir et blanc, combinés à une bande-son maitrisée, mélancolique et délicate. Florian Fricke fait également sa plus longue apparition à jouer et nous parler de Chopin.