★★★★★★★ | 7/10 | Très Bon


Sentir la douce brise sur les feuilles, touchées par une légère pluie valsée par le vent. Deux Hommes embarqués dans une aventure spirituelle où la foi est mêlée à l'impuissance. Le vent n'annonce que de l'orage, de la violence.
Chaque instant compte, chaque prières comptent. La peur de l'inextinguible puissance démesurée qui opprime le peuple catholique. La peur de décevoir le maître, le créateur des confins de la Terre.


Voilà ce qu'est Silence. Un film qui fait un drôle d'effet à chaud, et qui, avec le recule, inspire et fascine par sa puissance sensorielle. C'est un voyage au bout du monde où le paysage magnifie la violence des persécutions silencieuses. Silence porte bien son nom. Point de musique, point d'explosion. Juste la vision du monde d'un jeune jésuite terrassé par le silence de son créateur. Point d'explosion de violence car, ici, la violence est silencieuse, pudique et passagère. La violence psychologique règne.


Silence envoûte sans vraiment envoûter. Le premier visionnage est un calvaire. C'est une épreuve sublime qui prend tout son sens à la fin du récit.
C'est un film long, très long, qui tire le temps, qui joue avec. On contemplera des magnifiques paysages pendant la quasi-totalité du film. On questionnera notre propre cerveau sur la philosophie des protagonistes. Chaque personnage est remis en cause par la caméra de Martin Scorsese.


Ici, point de méchant, point de bien et de mal. Juste des humains confrontés à leur foi et au silence de leur créateur. Andrew Garfield vient de livrer une de ses meilleures prestations tant elle est juste. Adam Driver impressionne par sa finesse dans le regard et l'expression. Liam Neeson ne peut qu'être magistrale. Les Acteurs Japonais, quand à eux, maîtrisent à la perfection leurs rôles. Chaque personnage a une ambiguité qui se révèle au fur et à mesure.


Silence est Monumentale. Un film qui transcende après le visionnage. Un film qui marque aussi bien qu'il questionne. Le ralenti du Climax est sans doute une des plus belles scènes jamais observées dans nos salles obscures. On ressortira de cette séance de méditation, détendu.

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le 19 févr. 2017

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