3 ans après "Le Loup de Wall Street", Martin Scorsese livre son nouveau long métrage, un projet dont il évoque l'idée depuis plus de 20 ans.
Racontant le voyage, en 1640, de 2 prêtres portugais au Japon pour retrouver leurs mentor parti évangéliser le pays, le film explore les persécutions subits par les catholiques japonais dont la religion est interdite dans le pays depuis 1613.
La première chose à constaté est la façon dont le titre du film se montre programmatique. En effet, au long de 160 minutes de film, pas une note de musique (chose rare chez Scorsese dont on connait le gout pour le rock). Ainsi, avec cette ambiance sonore, Scorsese livre un film des plus austère où se mêle décor splendide, réflexion sur la foi et séquence de violence des plus graphique (on frôle un certain dolorisme, malgré tout moins obsessif que chez Mel Gibson, pour prendre un exemple parlant). La film baigne alors dans une ambiance pesante dont le seul réconfort reste une mise en scène soigné, prenant le temps de mettre en place ses situations (un exemple : la séquence d'apostasie forcé vu depuis la cellule du héros). On est alors captivé par le film, oubliant alors sa durée et son apparente difficultés d'accès pour se laisser emporté.
Pourtant, tout n'est pas positif. Il est regrettable, en effet, que le texte n'approfondisse pas assez certains aspects. En effet, si l'aspect de colonisation que représente la religion est évoqué, il n'est pas assez mis en avant. Dommage car le film aurait bénéficié de cette exploration plus poussé. De même, il parait évident que la durée et l'apreté du film en repousse plus d'un.
Côté casting, si l'ensemble se tient vraiment bien, on regrettera le jeu assez moyen de Andrew Garfield, ne parvenant pas vraiment à rendre le personnage passionnant.
Au final, "Silence" est un film des plus particuliers. Dur d'accès, exigeant, il risque de laisser de nombreux spectateurs sur le côté. Mais pour quiconque se laissera emporter, force est de constater que le voyage vaut le coup d'être fait.