Il était une foi dans l'est

Vous vous demandiez à quoi ressemblait une cure de désintoxication ?

Moi je pense que Martin Scorsese doit avoir sa petite idée sur le sujet. En effet, quand on enchaîne dans sa propre filmo "Le Loup de Wall Street" et "Silence", on se dit que la fête est finie.

Le 1er film représentait une véritable opulence à laquelle le second, nous met sérieusement au régime

Fini les effets de mise en scène tout azimut, le montage nerveux sous cocaïne, la grandiloquence des acteurs. Avec Silence, on est vraiment proche de l'"Ostie". C'est sec, il y a pas de fioriture et d'apparence ça n'a aucun goût.

Pourtant cette histoire de deux prêtres partis sauver leur mentor au Japon m'a interpellé.

1er point: j'adore le Japon et tout ce qui rapporte m’intéresse forcément . Ce film a un vrai intérêt historique particulier (romancé il est vrai)

2ème point: le traitement de la foi reste un sujet de prédilection au niveau de l'esthétique cinématographique.

Et sur ce dernier point, on ne peut pas dire que Marty n'ait pas pris de risques. Aucune musique. Un montage très lent (en dehors des canons hollywoodiens actuels), une durée de film très longue, un scénario assez simple. En bref, pour s'investir dans ce film, il faut véritablement avoir la "foi" justement (D'ailleurs plusieurs personnes sont sorties de la salle durant le film...)

Foi qui n'est malheureusement pas toujours récompensée par les intentions du cinéaste. En effet, pour moi, Martin Scorsese est trop évocateur et dirigiste. Le point de vue chrétien est trop ancré et la mise en scène laisse assez peu de place à l'imagination, l'incertitude, le doute (composantes essentielles de la foi, non?) .

On saluera toutefois la performance d'Andrew Garfield, les quelques plans à la Kurosawa.

Je dénonce aussi l'affiche française qui met autant en avant Liam Nesson qui apparaît qu'une poignée de minutes durant le film.