Il aura fallu près de vingt ans à Martin Scorsese pour porter à l'écran le roman de Shusaku Endo. Loin de la frénésie du "Loup de Wall Street", il adopte un style sobre, épuré et dépouillé, un peu dans la lignée d'un Dreyer ou d'un Bergman, pour revenir sur un thème qu'il avait déjà abordé dans "La Dernière Tentation du Christ" ou "Kundun" : la question de la foi face au "silence" de Dieu. D'où un film fleuve, superbement filmé et interprété, parfois pesant, mais qui, pour peu que l'on accepte ses exigences et son rythme languissant, laisse entrevoir des interrogations mystiques et philosophiques passionnantes.