Malgré de grosses carences scénaristiques et une fâcheuse tendance à s'éparpiller, je l'aimais bien moi, le "Silent Hill" de Christophe Gans. Les images étaient superbes, l'ambiance était bien poisseuse et l'amour de Gans pour le jeu transpirait à chaque plan. Pour cette suite longtemps repoussée, Roger Avary et Christophe Gans laissent leur place à Michael J. Bassett, réalisateur d'une sympathique adaptation du "Solomon Kane" de Robert E. Howard.
Manque de bol, tous les vilains défauts du premier volet apparaissent à nouveau mais cette fois sans les qualités. Ecrit sous Prozac, le script de cette séquelle n'offre absolument rien de neuf et encore moins de palpitant, se contentant de recycler les icônes du jeu dans un bordel sans nom, noyant le pauvre spectateur sous une avalanche de dialogues récités sans conviction par un casting en pilotage automatique.
Oubliez également l'atmosphère à la fois putride et surréaliste du film de Gans (et je ne parle même pas du jeu !), ici aux abonnées absentes, Bassett filmant ses jolis décors sans réel passion, incapable qu'il est d'instaurer la moindre tension et de rendre ses créatures pourtant superbes un tant soit peu effrayantes et ambigües.
Frôlant sans cesse le ridicule (pauvre Malcolm McDowell) et sentant bon le produit bas de gamme, "Silent Hill: Révélation" est une énorme déception, bien loin de la puissance évocatrice du chef-d'oeuvre de Konami, dont je n'aurais retenu que son araignée à base de mannequins.