Silent Hill : Revelation 3D par Mickaël Barbato
Pour cette suite du pas très réussi film de Christophe Gans, Hadida fait appel à un réalisateur qui est très loin de faire l'hunanimité : Michael J. Bassett. A son actif, La tranchée, Wilderness et Solomon Kane. Soit trois films qui, au mieux (pour La tranchée), laissaient espérer de gros progrès et, au pire (Solomon Kane), pouvaient s'avérer d'un ennui sans limite. Et donc, c'est ce gusse qui se retrouve aux commandes de la seconde adaptation de ce monument vidéoludique qu'est Silent Hill.
Le début a au moins ça de bon qu'il ruine tout espoir. Basset fait parti de ces réalisateurs qui pensent que faire tourner la tête à un monstre, en soulignant avec un effet sonore bien bourrin, peut faire peur. Sa mise en scène s'avère clipesque, plein d'effets totalement inutiles. Sur ce point, on ne chiera jamais assez sur ce nouveau cinéma numérique, qui donne des possibilités infinies autant qu'il massacre le genre.
La suite ne cesse de creuser. Inspiré (de loin) par le jeu Silent Hill 3, le scénario trahi l'esprit travaillé de la licence pour devenir un simple prétexte à un train fantôme totalement inutile. L'héroïne enchaîne les monstres comme un avatar enchaînerait des salles, mais sans aucune signification. Là où le jeu Silent Hill 2 est construit sur des lieux profondément symboliques pour l'avancée du héros, ce film se contente de jeter en pâture une jeune fille à un bestiaire faussement malsain mais vraiment propre sur lui. Les infirmières ? Innofensives et balancées en 2 minutes. Le très marquant Pyramid Head, sorte de bourreau physique et sexuel dans le jeu, n'est ici que l'ombre de lui-même. Jugez plutôt : il fait tourner un manège, il coupe les mains de random prisonniers, et à la fin il devient l'ami de l'héroïne à l'image du Predator d'Alien VS Predator. Au secours. Quand au reste des monstres, c'est du cénobite en CGI qui aurait été utilisé dans un film Disney.
Au final, on ne peut que regretter le massacre, orchestré par Hadida, d'une licence jeu-vidéo qui de toutes façons ne pouvait s'épanouir que sur son format vidéoludique. A bon entendeur.