Killing? No. No satisfaction. Everything up until the killing, will be a gas.
J'ai beaucoup changé d'avis par rapport à ce film. L'abordant en ayant lu beaucoup de bien à son propos, j'ai été déçu dans un premiers temps, n'aimant pas le film au début, puis n'en pensant pas grand chose d'exceptionnel à la fin. Et puis je suis rentré dans le délire, il faut croire que la nuit porte vraiment conseil.
La première chose qui marque avec Sin City, c'est son esthétique à couper le souffle tant le film est sublime. Les couleurs servant à faire ressortir certains éléments dans ce monde en noir et blanc sont efficaces, notamment dans le traitement plus que réussi du sang ou encore les couleurs éclatantes de certains véhicules. Cette esthétique contribue à l'immersion dans cet univers sombre et malsain, aux côtés de l'ambiance et de la musique toutes deux presque aussi réussies que l'esthétique.
Adapté d'une bande-dessinée éponyme que je n'ai pas lue, je ne ferai donc pas de commentaire sur la fidélité par rapport à l'oeuvre d'origine. Sin City raconte plusieurs histoires de personnages divers et variés, dont les relations entre chacun des héros (ou plutôt antihéros) se résument souvent à la fréquentation du même bar, leurs points communs à la violence qu'ils utilisent afin de mener à bien leurs objectifs et au génie de chacun des personnages. Les récits autour des trois personnages principaux du film s'enchaînent sans transition ni linéarité, la narration étant un des points forts du film sur lequel je reviendrai un peu plus loin.
Hartigan est un policier étrangement honnête dans cette ville abandonnée au vice et au péché, qui va sauver une jeune fille de 11 ans d'un pédophile et meurtrier aussi fils d'un des hommes les plus puissants de la ville. Après huit années passées en prison pour des crimes qu'il n'a pas commis, ayant pour seule consolation les lettres envoyées par Nancy - la jeune fille qu'il a sauvé quelques années plus tôt -, c'est un homme torturé et vieillissant qui va tout donner pour un amour plutôt malsain, de son propre aveu. Marv est une grosse brute psychopathe et philosophe qui va tomber amoureux d'une prostituée, Goldie, qu'il n'aura connu qu'une seule nuit. Celle-ci va en effet être assassinée, ce qui déclenchera la folie meurtrière de Marv dans le seul but de venger sa bien-aimée (ou plutôt bien payée). Enfin, Dwight est une sorte de justicier : amant d'une serveuse, Shellie, le jour, il devient le protecteur des prostituées plus armées qu'habillées qui vivent dans le vieux quartier et va tenter d'empêcher une guerre entre celles-ci, des mercenaires et la police.
On est totalement immergés dans le film, du début à la fin, grâce à une narration géniale et immersive, justement. Il y a bien sûr l'ordre des histoires dans le film mais il y a surtout la description de l'action par les pensées des différents antihéros du film qui est magique. Ces descriptions ainsi que les dialogues vont donner lieu à des répliques toutes plus fantastiques que les autres, telles que celle servant de titre à cette critique par exemple (et encore, j'ai longtemps hésité quant à ma préférée). Le tout est bien sûr amplifié par le très bon jeu des acteurs et le casting énorme.
Et puis bien sûr, il y a les boobs et la violence. Sin City semble être une ville uniquement peuplée de putes, de flics corrompus, de putes, de tueurs à gages, de criminels et de putes (oui, il y en a tant que ça). Il n'y a pas une minute sans voir des fesses, des seins ou du sang. Reste que certaines morts m'ont décroché des rires (sadiques, peut-être) de par leur lol et leur violence plus qu'exagérée. Peut-être un peu trop exagérée à certains moments, d'ailleurs. J'ai eu du mal à comprendre comment un mec pouvait sauter d'un toit et se relever tranquille, comment un mec pouvait se trouver au centre d'une explosion et en sortir comme s'il ne s'était rien passé (encore plus quand c'est la dixième explosion de la nuit qu'il se prend), comment des mecs pouvaient se prendre des centaines de balles et ne pas sentir grand chose (mais mourir d'une seule balle parce que finalement on est pas si résistants que ça), comment un mec pouvait être en vie après être passé par la chaise électrique (bon, il est mort au bout de la deuxième fois, mais quand même) et plein d'autres choses du genre.
Reste que Sin City c'est un film à la fois magnifique (l'esthétique, l'ambiance), putain de classe (la narration, les personnages, les répliques) et super fun (la violence démesurée qui mériterait bien plus de superlatifs). D'ailleurs, la note du film a gagné un point, quasiment deux, lors l'écriture de cette critique parce que je me suis rendu compte que j'avais bien plus aimé que ce que je pensais à la fin du film.