C'est dans les vieilles marmites...
Dans sa structure narrative, le film ressemble beaucoup à Cet Obscur Objet du Désir, de Luis Bunuel, cinéaste dont De Oliveira semble beaucoup s'inspirer.
"Singularités d'une jeune fille blonde" est un film modeste mais surtout très sincère, où l'on est touché par la beauté qui vient de son minimalisme et de sa simplicité, résonnant avec la situation économique du Portugal. Et ça, il faudrait que les cinéastes d'aujourd'hui en tirent une leçon, l'élégance vient parfois de la simplicité et qu'il ne suffit pas d'avoir des gros sous pour aboutir à un véritable travail d'artiste.
La fin peut laisser pantois et pas si gravissime que le laissait paraître le personnage princiapal durant tout le film mais cela ajoute un peu de second degré et d'exagération si chers au cinéma portugais/espagnol.
A noter que l'actrice, Catarina Wallenstein, jouant le rôle de la désirée est sublime.
En somme, Manoel de Oliveira, du haut de ses cent-un ans (je lui tire mon chapeau de continuer dans le Cinéma à cet âge) est un véritable artiste, capable de faire un travail splendide avec peu de moyens, et n'en a pas fini avec la créativité cinématographique, avec son avant-dernier né "L'étrange Affaire Angélica", possédant l'une des plus belles plastiques que j'ai vu dans le 7eme Art. Chapeau l'artiste.