My trailer is rich
La bourrinade décomplexée a toujours du bon, et ne s’embarrasse généralement pas d’arguments pour tenter de nous vendre sa salade de bourre-pif. Aussi, quand un film venu de Finlande nous promet une...
le 26 juin 2023
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La bourrinade décomplexée a toujours du bon, et ne s’embarrasse généralement pas d’arguments pour tenter de nous vendre sa salade de bourre-pif. Aussi, quand un film venu de Finlande nous promet une variation avec du massacre de nazis par un chercheur d’or revêche, les réjouissances semblent très prometteuses.
Sisu joue donc à fond la carte de la couleur locale, en faisant de son héros un colosse brisé par la vie, en communion avec la nature, et dont la légende accompagne déjà ses hauts-faits passé avec les envahisseurs précédents – en somme, une délocalisation de John Wick, à la nuance près que notre repenti a encore son chien, et qu’il va creuser la lande à la recherche du filon précieux éloigné de la barbarie des hommes.
La photo sature autant que faire se peut les paysages instagrammables, et le récit, longtemps muet, distille un charme certain pour épaissir la carrure et le charisme d’une brutalité en attente de déploiement.
Plusieurs soucis majeurs viendront décevoir les attentes : en premier lieu, les paresses d’écriture visant à laisser systématiquement en vie le gentil au bout d’un canon, par goût de défi d’un vilain SS dont la fonction est surtout de permettre au récit de se poursuivre. Le fait, ensuite, que le déluge numérique achève d’ôter toute authenticité à l’entreprise, des giclées d’hémoglobine à un avion dénue de toute masse ; mais, surtout, de voir que les séquences de baston souffrent d’un véritable manque de vigueur dans le montage et la mise en image, misant tout sur quelques inventions peu originales, et qui se contente généralement de citer ce qui a déjà et souvent mieux été fait par le passé : du western un peu gore, des mines volantes, une attaque d’avion, et l’opiniâtreté d’un immortel à refuser la combustion, la noyade ou la pluie de plomb.
On rangera donc cette tentative dans la catégorie des films dont le plaisir pourra se limiter au visionnage de la bande annonce et de ses punchlines publicitaires, attendu qu’un film dénué de chair reste inepte, quand bien même on aura tenter la cribler, la transpercer et la disperser dans toutes les directions.
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le 26 juin 2023
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