Situation amoureuse : C'est compliqué par Strangeman57
Est sorti le 19 Mars dans toutes les pires salles de France le Grand Prix du festoch' Alpes D'Huez : « Situation amoureuse : c'est compliqué », qui sent la campagne marketing dès le titre (faut le faire). Tu fous ça en gros sur les affiches, tu sais déjà que t'auras ton quota en public concerné : jeunes ados écerv...élevés à base de Facebook, de Smartphones et de Lolilol. Un film avec Manu Payet écrit par Payet réalisé par Payet sur Payet qui remporte le seul festival d'humour français, franchement, il y'a quelque chose qui cloche, non ? Ça sentait déjà le bouc... (Face-Bouc, Les Alpes... vous suivez ? Je vous préviens, cette critique est d'un niveau exceptionnel) !
J'ai attendu la deuxième semaine après sa sortie pour aller voir ce chef d'oeuvre, il y' a généralement moins de connards dans la salle et plus de paumés, comme moi. Après la bande-annonce d'un autre sélectionné (« Les Gazelles », déjà au-dessus avec des efforts de réalisation, une sorte de « Mes meilleurs amis » du pauvre... enfin... français), les chiasses de pubs avec le pigeon pour Orangina ou le chien mobile Crédit Mutuel pour les pigeons, le film a commencé, une quinzaine dans la salle, des ados irritants par leurs conversations pour la plupart. .
Et Situation amoureuse : c'est compliqué a commencé sur... une voix off ! Comme Turf, les Tuche ou toute comédie française qui préfère user de cette facilité narrative pour présenter son pitch tout en omettant par la suite de la réutiliser. Puis le film a continué sur le fameux schéma classique des comédies romantiques Hollywoodiennes ; - Je t'aime, j'en rencontre une autre avec ralenti + « Sexual Healing » de Marvin Gaye, je passe la moitié du film avec elle sur « Wouldn't it be nice » des Beach Boys, j'hésite franchement à me la faire sur « Sexual Healing » de Marvin Gaye (les réalisateurs ne sont pas trop mélomanes), tu le découvres, tu me tires la gueule, je sombre sur « The End » de The Doors, je te reconquiers en faisant un truc de ouf vers la fin mais assez vite parce que le générique arrive et vu le nombre de placements de produits, c'est quand même le plus important. Dans ce film, j'ai un ami assez bébête qui entraînera les seuls rires de la séance et un autre ami dont le rôle de la voix de la raison. Y'a aussi le daron de ma meuf et un BG bio en antagoniste et voilà, on devrait tenir les 1h30. - Bien sûr, vu le titre du film, on place ici et là quelques références à la Génération Y ; des selfies, Facebook et des vidéos sur sites porno, comme ça on montre qu'on est plus modernes et plus vulgaire que les copies précédentes.
Vous l'aurez compris, c'est sûrement la hauteur, l'odeur de crottin et le manque d'oxygène des Alpes qui ont contribué à primer cette merde, l'odeur y passant alors inaperçu. Ça ne représente en aucun cas la quintessence de ce qui devrait se faire dans le milieu mais est plutôt représentatif de ces films commerciaux sortant à la chaîne chaque semaine, déjà formatés pour passer sur les chaînes qui les ont produit. Mais le rire n'est pas un produit, il n'y pas de formules magiques, il se travaille par l'originalité de la forme comme du fond, c'est pour cela que les seules comédies véritablement réussies de ces dernières années sont celles écrites et réalisés par la même personne, qui proposent leur propre patte de « La Fille du 14 Juillet » à « 9 mois ferme » en passant par « Les Garçons et Guillaume, à table » (que j'ai un peu moins apprécié mais ça doit être dû à mon homophobie latente ). Voilà des films réussis ! Généralement, plus il y'a de promo, moins c'est bon.
Regardez « Touche pas à mon poste » et évitez tout les artistes qu'ils promeuvent, vous serez déjà un minimum sevré. Payet n'est pas De Funès, ni Poiré et encore moins Blier ; il était animateur radio et qu'il y reste, il ne suffit pas de réussir quelques grimaces et imitations pour être drôle, surtout lorsqu'on a sa propre tête à claque sur 95% des plans du film. Et putain « Jean François Cayrey » et « Philippe Dusquenes » ! Appellez Benoit Poelvoorde, François Damiens et trouvez vous enfin une comédie à la hauteur de votre talent ! Pas un Dany Boon si possible.
J'exagère sans doute, quoi que le reste du public a à peine plus souri que moi. Il y'a deux, trois passages ou idées inspirés que je ne vous gâcherais pas au cas où vous ferez la connerie de mater un jour ce film ou que vous y êtes obligés par votre copine fan de Payet qu'elle trouve hyper mignon et qui vous a promit une pipe si vous l'accompagnez au visionnage. Elle pensera sans doute à ce connard pendant mais ça ne se refuse pas. Mais bordel, après ça, plaquez-là ! La meuf n'avait déjà pas beaucoup de goût en vous choisissant comme mec, mais pas Payet et sa face de fion d' hamster quoi !
Produit égocentrique et édulcoré pour toucher le plus grand nombre, accumulation de clichés sans véritable patte, je vous conseille, vous l'aurez compris, de passer votre chemin ET de ce film ET de ce festival au vu des précédentes sélections. Moi, je vous laisse... j'ai un truc à faire sur « Sexual Healing » de Marvin Gaye...
Qui a dit «Te branler sale puceau » ?