Nous retrouvons, avec Six Figures Getting Sick, le goût de David Lynch pour la répétition d’un même mouvement tant physique que sonore et jusqu’à l’épuisement, de sorte à produire, par cet effet de réitération ininterrompue, une impression de communication codée entre les images qui s’animent sous nos yeux. Car ce mouvement semble régi par un mystère – une maladie, comprenons-nous –, le grand mystère de l’organisme humain et pourtant insondable, que l’artiste saisi par tableaux successifs, obsédé par la mise en place de schèmes tortueux qui se revendiquent d’une certaine esthétique cubiste. Ce qui frappe avec ce court-métrage, c’est la robotisation de l’insaisissable, la propension de fragments d’étrangeté à paraître plus abordables à force d’être reproduits à l’identique. Se rejoue ici le grand mystère du cinématographe où le défilement d’une même image légèrement modifiée donne naissance au mouvement.