Seconde salve de portraits et c'est encore une fois excellent. Ici on quitte le monde du travail pour rentrer dans quelque chose de plus intime encore. Nous suivons donc Jacquotte qui chaque année visite la maison de ses parents et grands-parents... une immense bâtisse qui nous fait dire que sa famille ne se mouche pas du coude. Et là c'est fabuleux, on voit tous les trucs et les machins accumulés depuis une centaine d'années, les choses importantes, les babioles... tout ce qui compose une vie en fait...


Mais surtout la grande détresse, c'est que cette maison abandonnée doit être retapée pour qu'on y mette des appartements neufs... et là on se rend compte que tout le charme disparaît que tout est uniformisé par la modernité.


Et ça a quelque chose de profondément touchant de voir une petite vieille qui sur une quinzaine d'années va essayer de sauver des petites choses dans son grenier pour que ça ne soit pas jeté... des choses qu'elle ne regardera plus, que plus personne ne regardera, mais qu'elles veut là pour savoir qu'elles sont là, à leur place.


Puis, il faut le dire Cavalier filme ça avec beaucoup de pudeur, ce temps qui passe, ces gens (et lui aussi) qui vieillissent... c'est un film sur le temps qui passe, c'est quelque chose qui travaille forcément le spectateur par rapport à sa propre mortalité.


Quant à l'autre portrait, celui de Daniel, réalisateur et acteur, je l'ai trouvé horrible... (mais dans le bon sens du terme)
Je veux dire que rien que le voir avec ses TOCs me stresse au plus au point. Il a l'air d'être un gars tout à fait simple, sympathique, mais le voir expliquer tout ce qu'il fait quand il part de chez lui, c'est au dessus de mes forces. Disons que ça me rend fou, vraiment. Daniel doit à chaque fois demander si la fenêtre est bien fermée, attendre pour vérifier qu'elle le soit bien... et il fait ça avec tout, les serrures, le pot de café...


Je n'avais jamais vu quelqu'un de réellement toqué et c'est atroce... et là c'est en fiction, mais disons que Cavalier en filmant avec encore une fois de la pudeur et surtout beaucoup d'humanité, sans juger, sans poser de questions idiotes, en le laissant juste faire ce qu'il fait d'habitude pour retranscrire au plus près du réel, fait un film sublime sur ces troubles... Il montre ce que c'est réellement au quotidien, sans forcer... sans tricherie... c'est terrible.


Vraiment ça m'a retourné. C'est une véritable tragédie, sortir de chez soi dans prendre une demi-heure, la moindre action est compliquée...


C'est bouleversant.

Moizi
9
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le 21 nov. 2019

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Moizi

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