M. Night Shyamalan explose sur une intrigue à couper le souffle. La mise en scène est de rigueur pour installer un univers très ouvert aux visions et phénomènes paranormaux. Juste après « Paying With Anger » et « Wide Awake » qui n’ont pas convaincu le public, il leur fait comprendre qu’il maitrise tous ces éléments artistiques et narratifs qui lui faisaient défauts.


Son point fort est d’avoir créé l’artifice entre la réalité et la mort pour que le spectateur s’en emparer et rejoigne le voyage contre son grès. Le travail sur l’atmosphère est également à souligner quand on connait bien ses références, notamment à « Sueur Froides » et « Rosemary’s Baby ». Sur des tons noirs, très sombres, il nous aspire dans le tourment des personnages. Le premier est ce jeune garçon Cole Sear (Haley Joel Osment) qui voit concrètement « la mort ». Cela peut être définit par la recherche et la vision de l’inconnu. Nous ne pouvons la comprendre. C’est de là que Shayamalan tire toute la tension horrifique qui nous met mal à l’aise tout le long du récit. Alors que l’acteur porte magnifiquement le film, on peut se permettre de tolérer sa réception du concept de vie et de mort.


Vient alors le docteur Malcolm Crowe (Bruce Willis), en quête de rédemption et donc d’identité. Il symbolise l’issu de secours du jeune Cole et pourtant il porte en lui le blâme que le réalisateur tente de nous faire comprendre. Thème récurrent de notre époque, la société conformiste est une marche qui cherche à écraser la conscience créative, et plus précisément la liberté. Malcolm est ce personnage rationnel qui dénigre les visions de Cole. Le rôle de la foi prend ainsi un sens plus ancré dans une réalité que dans une fiction, ou encore une forme religieuse.


Quant à James Newton Howard, il nous tient dans ce cercle vicieux, émanant cette pression si écrasante. Une partition lugubre et investie d’âmes perdues dont on ne regrette pas la visite. Les codes couleurs ou encore les jeux de reflets ne sont qu’un support reliant ces moments de suspense. Le travail du hors champ est une suggestion hypnotique si fluide. A contrario, le rythme de l’intrigue prend le temps d’installer le symbolisme de la foi et l’évolution par étape de chaque protagoniste. On restera ému et comblé d’observer un résultat que nous défendions depuis notre siège, immobile et possédé.


Revenu de loin, le réalisateur américain a su se jouer de nous par le biais de sa mise en scène, proche de la faveur d’Hitchcock à son maximum. Le gimmick prend tout son sens dès que Shayamalan dose le ton nécessaire à nos attentes. La curiosité est un bon défaut finalement, car sans ce concept qui a tendance à régresser, cet auteur a pu s’en servir à notre merci, avant même que l’on puisse y croire. Un coup de théâtre qui en inspirera bien d’autres, un coup de maître qui en satisfera bien plus !

Cinememories
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le 16 juil. 2017

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