Seul film que j'ai vu deux fois au cinéma en moins d'une semaine, The Sixth Sense fut donc une double expérience:
-à la première vision, j'ai réellement sursauté sur mon siège (chose quasi-inédite pour moi) à chaque brusque apparition. J'ai donc flippé comme seul The Exorcist avait pu le faire en son temps et j'avais trouvé ça génial ! Une fois le film fini (et la révélation finale enfoncé dans mon crâne), je me suis dit que j'étais passé à côté de quelque chose.
-vint alors la seconde vision et là - une fois débarrassé des atours "horrifiques"- j'ai vu ce qu'était vraiment ce film: un drame (les épreuves du gamin) et un film introspectif (la nouvelle "vie" de Malcom).
Je viens juste de le finir à l'instant (l'écoute de sa B.O pour ma liste "Score: Accomplished" m'ayant donné une envie subite de le revoir) et...et bien, je m'y suis encore plus attaché !
Un brin frustré de ne plus flipper du tout (et ce, malgré que je ne l'ai plus revu depuis quelques années), je m'y suis fait et l'ai regardé avec un regard neutre.
Ben voilà, j'ai été ému tout du long (et particulièrement à la fin) et pour ça, il en faut beaucoup, en général (excepté White Dog, The Bridge of Madison County, Bridge to Terabithia et une poignée d'autres dont je ne me rappelle plus) !
Bref, il est intéressant de noter que le twist "final" est déjà esquissé à la 47'38 (Malcom répétant les mots "some twist", vu que son histoire pour Cole est trop linéaire), précédant de peu l'aveu du gamin concernant son secret (
I see dead people...Walking around regular people...They don't see each other...They see what they want to see...They don't know they're dead...
).
Forcément, à la première vision, on ne peut savoir que Malcom en fait déjà parti et ce, depuis le coup de feu tiré par Vincent...
Concernant les apparitions, il faut attendre la 42ème minute pour que celles-ci se manifeste pour nous, spectateurs (
le gars prisonnier dans un cachot pour le vol d'un cheval - sûrement au siècle dernier - et martyrisant le pauvre Cole, enfermer par le jeune abruti de service lors d'un anniversaire
). Shyamalan prend donc son temps pour nous montrer ce qui taraude réellement le gamin et ce, avant même que celui-ci ne dévoile son "don" à Malcom.
Le réalisateur fait montre d'un talent certain pour la mise en scène. Par exemple, celle où Malcom et Cole sont chez ce dernier et que suivant la justesse de la question du psy, le gamin fera un pas en avant (vrai) ou en arrière (faux). Shyamalan cadre Willis et recule sa caméra au fur et à mesure des mauvaises questions.
Simple, mais très efficace.
La psychologie des personnages est tout à fait remarquable et le scénario est finement écrit.
Les acteurs sont tous excellents:
-de Donnie Whalberg (frère de Mark et ancien membre fondateur du boys band New kids on the Block) dans le rôle court mais intense de Vincent (l'ancien patient de Malcom), ---
- Haley Joel Osment (un jeu tout en finesse),
-une Toni Colette (pas encore anorexique) dans l'une de ses meilleures prestations,
- une lumineuse Olivia Williams
-et bien sûr, un Bruce Willis d'une sobriété exemplaire (soit tout le contraire de son interprétation dans le catastrophique Armageddon).
Pour finir, James Newton Howard livre l'une de ses meilleures composition, achevant de faire de ce The Sixth Sense, un film inoubliable !