Ombre et brouillard.
Peter Hutton filme les fjords de la région nord-ouest islandaise au moyen de plans fixes au sein desquels le mouvement est infime (souvent la brume, le clapotis des eaux ou les rayons de soleil) et...
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Je découvre progressivement le cinéma de Peter Hutton : un art essentiellement contemplatif, silencieux et pas mal sidérant dans le mouvement régulier de ses plans.
Si une première entrée en matière m'avait plus dérouté qu'autre chose avec le frustrant Time and Tide ici la splendeur boréale de ce Skagafjördur m'a davantage convaincu, laissant considérablement la beauté des images s'installer dans la durée. Peintures en mouvance, souvent animées par l'intumescence nuageuse embrassant quelques saillies montagneuses ou diverses étendues d'eaux moirées les plans imperturbablement fixes de Skagafjördur proposent d'exercer notre regard méditatif... En d'autres termes le cinéma de Peter Hutton nous invite moins à vivre un voyage par procuration qu'à balayer des yeux ses contrées islandaises d'une blancheur pratiquement hypnotique pour mieux la mémoriser, la macérer et l'intégrer comme une oeuvre de cinéma authentique et sans concessions.
Skagafjördur évite habilement le piège du média touristique et du document institutionnel en l'absence totale de verbe, de musique et même de paysage sonore... Qui ne dit mot consent en fin de compte à proposer quelque chose de parfaitement inédit ; un film à voir sans préjuger de rien et en acceptant de voir et de vivre l'expérience en question avec l'oeil naïf d'un enfant curieux de tout. J'aime beaucoup.
Créée
le 13 févr. 2017
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