Les films de ghetto crasseux on aime ça, surtout lorsqu’ils sont anglais et nous offre une vision loin des clichés que nous avons de Londres et son Big Ben. L’année dernière Attack The Block nous avait déjà offert du film qui claque, néanmoins dans un esprit principalement axé humour/science-fiction, laissant le côté « film de société » au second plan. Sket va dans le sens inverse, il met à mal toutes les images que l’on peut se faire de l’univers londonien. Fini le flegme anglais, finie la propreté des centres-villes, et surtout finie l’idée de la londonienne coincée. Ici nous sommes dans le ghetto, où les viols et brimades sont fréquents, forçant les femmes à se serrer les coudes et vivre en bandes pour mieux se défendre contre les mâles dénués de savoir-vivre.
Ça fait mal, ça cogne dur, la bande-son est un truc de malade avec un mélange Dubstep/Breakcore qui soutient le côté contemporain et dur du milieu.
Oui, mais au-delà de tout ça, où est-ce que ça va ? Pour faire court, pas très loin. Beaucoup de points d’interrogation sont posés, comme la légitimité de la violence, du meurtre, de la vengeance, sans jamais apporter la moindre réponse, ni même d’éléments de réflexion, rendant l’essai assez superficiel.
Grosso-modo on assiste à la mort de la grande soeur d’une teen qui ensuite rentre dans une bande afin de mener sa vendetta. Alors oui c’est jouissif de voir des jeunes femmes taper dur, ce qui change des habituels mecs, et puis on se dit que finalement on y réfléchira à deux fois avant de siffler une donzelle dans la rue, car derrière un joli minois peu se cacher une furie dont les copines débouleront dans la minute. Sket c’est juste ça, un revenge-movie moderne, brutal et cru, dénué de toute morale ou sens caché. Peut-être que le réalisateur et scénariste Nirpal Bhogal n’avait pas la prétention de détenir la science infuse, mais il reste néanmoins dommage d’aborder un sujet d’actualité sans le creuser, le ramenant en définitive au même niveau que les revenge-movie grindhouse façon années 70.
Au panthéon de la connerie, mais pas lié directement au film, la jaquette totalement putassière, affichant affrontement policiers/civils sur fond enflammé. Non, il n’y a pas de flics dans ce film, et encore moins de ghettos en feu.
Sket, le choc du ghetto est donc un divertissement sympathique, suffisamment bien rythmé dans sa narration et sa bande-son pour scotcher le spectateur qui prendra un réel plaisir de bout en bout de la pellicule. On regrettera une fin expédiée et un peu décevante compte-tenu du reste, se concluant sur un pseudo twist pas très fin — »blablabla on est tous pareils blablabla ».