Honnêtement, lorsque je suis tombée sur ce film, le titre ne me parlait pas du tout. Il faut avouer que Skhizein n'est pas un mot des plus explicites, il est pourtant tellement approprié ! En effet, il s'agit d'un terme latin tendant à signifier la " séparation "... Le titre prend alors tout son sens, puisque notre héros, Henri, vit à 91cm de lui-même depuis qu'une météorite lui est tombé dessus.
Un court-métrage traitant habilement de la schizophrénie sans jamais tomber dans le mélo. Bien sûr, on est triste pour ce pauvre Henri qui se terre dans sa petite folie mais jamais, ô grand jamais, on a pitié de lui. On assiste à la gangrène de cette schizophrénie qui prend, petit à petit, de plus en plus de place dans sa vie jusqu'à devenir son unique raison de vivre. Obnubilé par ce décalage de 91cm, Henri tente par tous les moyens de s'en sortir, s'embourbant davantage dans les méandres de sa folie.
La bande son accompagnant Henri tout le long du court-métrage est tout bonnement magnifique et colle relativement bien au thème abordé. Le style visuel est simple, sans être simpliste puisqu'il s'agit tout de même d'images 3D avec de beaux effets de textures et jeux de lumières. Les dialogues, le monologue, les mots hurlent le mal-être d'Henri et cette tenace sensation d'être constamment incompris. On se sent concerné, parce que c'est un sentiment d'universel auquel on ne peut échapper.
En résumé, un véritable petit bijou, touchant, dérangeant mais magnifique... A voir, vraiment.