Court métrage de Jérémy Clapin, Skhizein est un film à mi-chemin entre le fantastique et le réalisme froid. Son style graphique suffit à donner le ton. Malgré un design arrondi, plutôt joyeux, presque enfantin les teintes sont profondément glauques, froides, permettant de saisir que ce n'est pas un conte fantastique que le spectateur va voir. Pourtant, on se prend à rêver.
Il faut dire que le sujet est pour le moins étonnant : Henri vit à 91 centimètres de son corps depuis qu'une météorite lui est tombée dessus. Une météorite de 150 000 tonnes qui n'a fait aucun dégât, si ce n'est l'antenne de l'immeuble d'en face et sa propre vie. Pour allumer la lumière, Henri doit appuyer à 91 centimètres du bouton. Un calvaire pour lui.
Au fur et à mesure, on se sent pris dans une sorte de conte pour adulte. Henri est obsédé par ce décalage, il cherche un moyen de vivre avec, tout en étant organisé, mais, si, par hasard, ce décalage, loin de diminuer, augmenté ? Henri ne se définit il pas lui-même par ce décalage ? Est il dans son corps ?
Il cherche les réponses, à travers de long monologue, entrecoupé de quelques phrases sans intérêts de psychologues.
La fin du film offre une réponse agréable, poétique mais noir, sur le sens profond du film.
13 minutes de haute qualité, malgré qu'on puisse reprocher qu'au-delà du traitement, particulièrement imagé, du propos, on manque, finalement, de véritable puissance et fond derrière.