Avant le raz de marée The Walking Dead, l'excellent Norman Reedus était surtout un visage sympathoche de la série B musclé, ayant tourné chez les inestimables John Carpenter (La Fin Absolue du Monde/Masters of Horror), Guillermo Del Toro (Blade 2), Ridley Scott (American Gangster) et Robert Redford (La Conspiration); ainsi que dans deux, trois péloches bien burnés (8mm, Les Anges de Boston et sa suite).
Depuis, l'interprète du charismatique et taiseux Daryl est littéralement devenu un phénomène à lui tout seul, incarnation du ricain redneck pur jus, presque un digne descendant dans l'imaginaire collectif, de Clint " Fucking " Eastwood.
Et si le septième art ne lui a pas encore pleinement ouvert les bras (on attend le grand rôle qui mettra tout le monde d'accord), le bonhomme connait pourtant actuellement, une actualité plus mouvementée que d'habitude dans les salles obscures.
Toujours en salles dans le musclé Triple 9 de John Hillcoat (ou sa présence reste tout de même assez limité), nous le retrouvons dès ce mercredi en vedette du dernier film de Fabienne Berthaud, Sky, pour lequel il partage l'écran avec la belle Diane Kruger (qui retrouve la réalisatrice pour le troisième fois après Frankie et Pieds Nus sur les Limaces) ainsi que Gilles Lellouche, Joshua Jackson et Lena Dunham.
Gros casting pour un road movie romantico-initiatique contant l'histoire de Romy, une femme en vacances avec un mari qu'elle n'aime plus dans l'Ouest Américain, et qui décide de mettre fin à cette relation toxique pour mieux reprendre sa vie en main.
De Las Vegas aux pleines du Nevada, elle va reprendre l'espoir en la vie au fil des rencontres, et d'une romance inespérée avec le ténébreux Diego...
Ode au lâcher prise sous fond de ballade solaire au sein du cadre majestueux des grands espaces américain, ou il est aussi facile de se perdre que de se retrouver; la cinéaste française Fabienne Berthaud dépeint à nouveau pour son troisième long métrage, le destin fragile d'une femme malmenée par une existence insatisfaisante et de sa fuite en avant, une quête existentielle seule vers l'inconnu aussi intime que lumineux.
Magnifique et tragique portrait de femme cabossée sans artifice, intense et touchant, esthétiquement léchée et dominé par un couple vedette Diane Kruger/Norman Reedus à l'alchimie renversante (elle est impressionnante de délicatesse tandis que lui, est bouleversant en homme blessé par la vie à la sensibilité étonnante); Sky est une belle errance aussi sensible qu'onirique qui transcende ses quelques maladresses par une authenticité séduisante.
Un petit moment de cinéma fascinant et prenant, ou passion et conviction sont les maitres mots pour épouser pleinement la liberté.
Jonathan Chevrier
http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/04/critique-sky.html