"Dans un monde qui connaît de multiples crises, l’humanité choisit de sacrifier son espérance de vie pour sauver la planète. Nous y suivons un homme et une femme, déchirés par le système mis en place et leur désir de vivre leur amour jusqu’à la dernière seconde. Mais peut-on vraiment s’aimer dans ce contexte ? À la force d’une animation somptueuse, Sky Dome 2123 ne cesse d’émietter des indices de façon à multiplier les interprétations quant à leur trajectoire et leur véritable destination."
"La science-fiction est plus que jamais le miroir de notre monde en décomposition. La nature n’est plus et la vie est devenue artificielle pour les citoyens d’un Budapest confiné sous un dôme de verre. Lorsque la ville se réveille, les annonces martèlent l’idée de « renaissance », car l’espérance de vie est devenue une marchandise régulée, rappelant ainsi le postulat de Jung-E, avant qu’il ne verse dans la série B mélodramatique et décérébrée, ce que Sky Dome 2123 n’est pas. Passé les 18000 jours d’existence, une société privée récupère les corps pour alimenter une plantation d’arbres, afin de réoxygéner la planète, détruite et brûlée par l’insouciance de l’Homme. Le temps est impitoyable avec celles et ceux qui ne peuvent rêver d’avenir. C’est le cas de Stefan, un psychologue qui ne peut que constater à quel point l’humanité a perdu son lien avec la nature. Il faut dire que le deuil qu’il partage avec sa femme Nora ne l’aide pas à guérir de sa mélancolie."
"Peut-on seulement s’en remettre à la génération suivante ? L’avenir est incertain et le film de Bánóczki et Szabó se garde d’y répondre par les faits ou la science. Tout l’intérêt de Sky Dome 2123 est de constituer un objet d’étude infini et universel dans l’esprit des spectateurs. Que l’on soit fasciné par ces thématiques actuelles ou bien outré par la distance émotionnelle avec les personnages, le sentiment de s’être épanoui et d’avoir fleuri à leurs côtés n’est pas une illusion. Cette odyssée ne s’arrête donc pas au générique et parvient à nous implanter une belle graine de réflexion, pourvu qu’elle nous serve d’ici la fin du monde."
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