Il s'appelait Slevin, c'était un cheval brun, un bon coup de carabine me rappelle ce refrain ...
Slevin c'est bourré de bonnes idées comme l'est un parc mal entretenu où pousserait parfois du fenouil sauvage. L'alliance de la nature revêche et du heureux hasard pour le plaisir occasionnel des yeux.
Slevin c'est une très bonne intro comme le soleil qui étincelle avant de disparaitre à l'horizon pour laisser place progressivement à la froide nuit. La chaleur et l'espoir disparaissent en un souffle glacé.
Slevin c'est la réunion d'acteurs capables et sympathiques mais globalement très mal utilisés comme l'est parfois le relief de la colline qui devient obstacle et cassure au lieu d'être trône ou ornement du paysage champêtre. Destruction de l'harmonie de manière répétée et pourtant non préméditée en tentant le grandiose avec ce qui aurait du être du grand guignolesque.
Slevin c'est une réalisation aussi pataude que peut l'être le taillage d'un cyprès centenaire par votre petit cousin croyant bien faire. L'action pleine de bonne volonté n'est pas toujours récompensé par le succès.
Slevin c'est un scénario (dont twist) trop classique sans pour autant réussir à être crédible comme un jardin se voulant français mais qui ne sera que raté. Au détour du chemin creux, devant le hêtre gris, on tombe dans l'ornière pour y ramper souvent ...
Tandis que votre regard se fige pour tenter d'appréhender l'ensemble, vous ne pouvez donc vous empêchez d'avoir des regrets, de rêver à ce qu'aurait pu être ce film sans ces passages kitchs, sans ces passages qui sonnent creux, avec un coté enfin assumé de ce qu'il aurait pu être pour éviter la tiédasse demi-mesure ... En effet malgré ces nombreux défauts, Slevin est bien rythmé, on sent qu'il y avait du potentiel. Cependant quand on fait un film pour que tous les spectateurs regardent à droite, mais qu'on le tourne de manière gauche, il ne faut pas s'étonner que le spectateur regarde en l'air, cherchant la distraction ou un réconfort, loin du Kansas City Shuffle ...