Malgré leur parti pris osé, les deux films de la franchise G.I. Joe n'ont pas trouvé leur public, désintéressé de contempler des ninjas et des héros tout en muscles combattre des méchants de cartoon et leurs armes nano-technologiques. Logique. Il est donc nécessaire pour la MGM de relancer la franchise telle qu'elle aurait dû être il y a bien longtemps : de manière réaliste. Enfin... "réaliste".


Commençant sur les (nouvelles) origines du personnage culte Snake Eyes, ce nouveau film amorçant à la manière Marvel une future saga part d'une bonne intention mais est hélas confié au yes-man Robert Schwentke qui est, en gros, le Mark L. Lester des temps modernes, le type pas incompétent en soi mais pas non plus vraiment doué, qui va donc lui aussi tenter l'approche "film japonais entièrement américain bien cliché" avec des yakuzas, des traditions ancestrales, des traîtres et des valeurs capillotractées.


Le scénario lorgne donc autant sur The Wolverine que sur Ninja Assassin, tissant la toile pour construire la future franchise par le biais de personnages comme Scarlett, la Baronne et l'inévitable Storm Shadow, le tout — encore une fois — dans une approche moins science-fictionnelle que le dégénéré premier film de Stephen Sommers. Pour autant, ce dernier nous avait livré un monument de n'importe nawak ultra-décomplexé, généreux à l'extrême et finalement très fidèle au dessin animé de notre jeunesse.


Ici, point de cartoon-live, on est super sérieux pendant une bonne heure avant que les scénaristes ne se décident enfin à balancer du bon gros fantastique des familles, incongru et pas vraiment adéquat au ton mis en place, enfonçant le clou parmi ces personnages ringards tous plus oubliables les uns que les autres, ces rebondissements cousus de fil blanc entrecoupés de blablas inintéressants et des scènes d'action lambda surdécoupées.


On s'ennuierait presque devant Snake Eyes, le sérieux manque de fun, d'iconisation et de mise en scène se faisant lourdement ressentir durant deux longues heures dénuées d'une once d'idée et/ou de passage marquant. N'assumant jamais ses origines cartoonesques, usant d'un premier degré contrebalancé par des moments fantasques en CGI et démolissant la propre mythologie de ses personnages (il faut voir la rationalisation du nom du héros), ce premier volet s'oublie vite, incapable de proposer un réel spectacle amusant et mémorable.

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le 25 juil. 2021

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