Bon, "Snapshot", aka "One more minute", aka "The day after Halloween", c'est pas un chef d'oeuvre, c'est même pas un très bon film mais quelques éléments nous arrachent cependant une certaine sympathie. Par exemple le casting, autour de la choupinette Sigrid Thornton, on retrouve Hugh Keays Byrne, Lulu Pinkus et bien sûr Vince Gil. Ensuite, la musique, une partition très chouette de Brian May, qui compose une petite ritournelle tout à fait formidable et recycle (comme à son habitude de gros truand), des morceaux de Mad Max 2. Le problème, c'est surtout que le scénario d'Everett de Roche est franchement médiocre (comme d'hab' quoi, c'est le mec qui a écrit Patrick, Roadgames, Long Weekend, Zephyr, Frog Dreaming, Harlequin...) et peine à maintenir le moindre intérêt. On suit donc une jeune coiffeuse ingénue qui, après avoir fait des photos de charme pour une marque de parfum, découvre la vie nocturne et pétillante de cette fin de décennie 70, à Sydney. La sainte nitouche prend soin à être pénible du début à la fin du film, virée de chez elle, elle part vivre dans une communauté un peu hippie, un peu branchouille, refuse les avances d'un vieux lubrique, de sa femme, tout aussi lubrique dans une ambiance de fin de soirée, lorsque des gens sont là, que la musique tourne mais qu'il ne se passe rien. Du tout. La zouze sent bien que quelqu'un lui en veut, mais tout le monde s'en fout, du moins jusqu'à la fin où une série d'incidents rocambolesques cloturent enfin le film !
Y'a bien un petit côté "slasher" à Snapshot, quelque chose que le compositeur et les types qui ont fait les affiches ont eu envie de mettre en avant, mais visiblement, le réalisateur préfère filmer le camion glace rigolo de Vince Gil ou son actrice en train de fumer des clopes dans des bars "branchés"... A tel point que la schyzophrénie de l'oeuvre (un décalage désopilant entre la musique "terrifiante" et ce qui se passe à l'image) provoque une ambiance très étrange. C'est l'un des rares films où à la fin on nous révèle qui était le tueur, qui n'a tué personne, fait de mal à personne et dont on ignorait à peu prêt tout des menaces. Mis à part une blague de carabin (une tête de cochon déposée dans un lit), personne ne semblait vraiment en vouloir à cette pauvre jeune fille. En tous cas pas le réalisateur qui préférait filmer autre chose, un film où il ne se passe rien et où une coiffeuse fait des trucs un peu nazes mais qui l'amusent... C'était le premier long métrage pour le cinéma réalisé par Simon Wincer, futur chef d'orchestre de films comme DARYL, Sauvez Willy, Quigley Down Under et l'infâme Crocodile Dundee 3...
Bref, Snapshot, c'est pas top.