"On est tous différent, donc le racisme n'a aucun sens !" faudra penser à le dire au KKK

On connaît les espagnols pour leurs films d'horreur ou pour Almodovar. Et puis voilà Snowflake, comédie à l'américaine avec une bestiole 3D incrustée.

Commençons par l'esthétique. Des tons chauds qui font propres, trop propres. Le découpage est très moyen : la caméra est rarement au bon endroit pour que les gags fonctionnent, et certains plans auraient carrément pu être oubliés en salle de montage. Il reste tout de même suffisamment de plans réussis pour ne pas s'arracher les cheveux. Les effets 3D sont tout simplement atroces. Andrès G. Schaer s'aventure là en terrain miné ; pourquoi se risquer à un tel film lorsqu'on n'en a pas les moyens ? Forcément la bestiole ne convainc jamais et même son animation en soi est froide. On retiendra également un plan étrange où l'animal saute au ralenti : sa trajectoire est très très étrange... clairement pas naturelle et ça ne semble pas volontaire. Il y a d'autres petites erreurs (personnage qui roule sur place) mais qui, elles, passent mieux. Les acteurs, heureusement ne sont pas des manches. Le méchant m'aura arraché quelques sourires.

Ce qui est fou, c'est de savoir que les scénaristes sont partis d'une vraie histoire. Il y avait donc un matériau de base qui aurait permis un approfondissement du sujet. C'est regrettable d'avoir pris la direction de la comédie loufoque. Le scénario commence correctement, même si l'humour fonctionne rarement (mauvaises blagues en plus d'une caméra au mauvais endroit), puis s'enlise dans des résolutions illogiques (petit à petit la petite fille semble comprendre ce que disent les gorilles mot pour mot ; elle semble aussi dotée d'omniscience, puisqu'elle sait des choses qu'elle ne devrait pas savoir, puisque pas présente lors des faits) et faciles. Quant à la morale, on ne pouvait pas trop y échapper avec un pitch pareil, on ne peut donc pas vraiment faire de reproche à ce sujet si ce n'est que ça aurait pu être un brin plus subtil.

Bref, Snowflake est la comédie familiale du pauvre en attendant un nouveau dessin animé américain. Pas vraiment de quoi se régaler, mais j'imagine qu'un gosse bogne, sourd, atteint de leucémie au dernier stade saurait s'amuser devant ce film (enfin je crois).
Fatpooper
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le 6 juil. 2013

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