Sœur Sourire par Guillaume Rouleau
Sœur Sourire est un film à moitié réussi. La première partie avec la famille et l'entrée au couvent est pour moi maîtrisée de bout en bout, montrant bien le contexte intime, social et générationnel de l'époque (à noté l'excellent travail de reconstitution: nous sommes à l'oré des années 60) a pu rejaillir en négatif sur une jeune femme qui ne rêvaient que de liberté. Liberté qu'elle ne cessera d'incarner malgré les tempêtes et les conventions (on le voit tout au long du film). Puis la charge douce-amère sur la façon dont l’Église oublie vite ses préceptes quand il s'agit d'argent.... Mais la seconde partie, après l'explosion médiatique au couvent, lorsque l'amérique vient à elle au couvent, manque singulièrement de profondeur...Alors que justement c'était l'après qui était le plus intéressant à creuser. Peu de critiques sur la maison de disque, sur l'attitude (scandaleuse) de l'Eglise avec elle, ses graves soucis avec le fisc et les vrais raisons de son suicide avec sa compagne en 1985, en lieu et place nous avons une longue séquences sur sa tournée au Québec assez longuette qui ne traduit pas réellement le fiasco que ce fût. Cécile de France est très bonne actrice dans la première partie du film, moins dans la deuxième (peu ou pas d'émotions se dégagent de son jeu). Une mention spéciale pour toutes les actrices jouant les Soeurs du couvent dominicains, toutes excellentes (dont Tsilla Chelton, touchante).