SOFT représente la communauté queer avec autant de douceur que de dureté. Quand nous lançons le film, nous avons sous les yeux une stylisation pailletée et trois gamins qui s'imposent à l'écran, sans nous laisser d'autres choix que de rester béats face à leur liberté transcendante.
Il fait beau, c'est le summer break et les conneries d'ados s'enchaînent joyeusement, au rythme des journées languissantes. Pourtant il suffit de s'éloigner un petit peu de cet îlot protecteur, de s'aventurer dans un autre coin de la ville, et soudain la "protection" vole en éclats et la réalité rattrape notre trio ; vivre en étant queer, ce n'est ni simple ni doux. Se colorer les cheveux et mettre du vernis à ongle ne suffit pas à échapper au rejet, aux menaces et à l'absence.
SOFT explore le genre "coming of age" d'une façon très singulière. La disparition d'un personnage va entraîner la recherche, la colère et enfin l'acceptation de ce nouveau monde qui doit encore se construire. Le trio est l'avenir de cette ville et de ses mentalités, ce qui fait de ce premier long métrage une ode à la jeunesse et à la liberté. Joseph Amenta est un réalisateur à suivre !