Des choses gentilles à dire sur ce film :
Sur le papier, c’est bien. Au final, c’est chiant... et incompréhensible. Il faut dire que l’histoire du film est pour ce qu’on en sait relativement chaotique : entamé au Japon où est paru le roman de Takeshi Kawata dont il est inspiré, le film a après, pendant, avant (on ne sait pas trop) un paquet de réécritures, atterri entre les mains de Richard C. Sarafian devenu Alan Smithee après avoir jeté l’éponge en voyant s’animer la créature à laquelle il était en train de donner naissance. Après une sortie ciné au Japon, le film arrive aux États-Unis où il sera directement distribué dans les vidéo-clubs. Et n’y fera pas carrière.
Pourtant il y avait des enjeux... la fin du monde, c’est pas rien. La fin du monde par gros coup de soleil, c’est plutôt chouette ; la mise en place d’un plan désespéré et totalement irréaliste pour rétablir la situation à coup de bombe promettait un peu de spectacle ; et les sabotages organisés par une compagnie menée par des climatosceptiques qui envisagent la chose surtout comme un obstacle à leur monopole, un peu d’épaisseur.
Mais voilà, le scénario, remanié, est rapiécé, il est beaucoup trop brouillon et son concept de départ n’est pas du tout exploité. Des aperçus de la société telle qu’elle se dessine dans cet univers sont lâchées au p’tit bonheur, du décor post-apo poussiéreux de rigueur aux détails incongrus type parapluie-bâche, yoyo fluorescent, ou véhicule semi décapotable (dans le sens de la longueur)... mais sans soucis de cohésion aucun. La réalisation particulièrement terne et le montage fait à la va vite finissent de plonger le spectateur dans un état de complète indifférence. La catastrophe est imminente, on ne lâchera même pas un commentaire sardonique du genre « Tant mieux le film finira plus vite » parce qu’on est déjà parti remplir la gamelle du chat et arroser les plantes en oubliant que la télé était allumée.
Et faut pas compter sur le casting pour apporter un peu de dynamisme à tout ça. Le gros des troupes se montre extrêmement effacé. Peter Boyle est le plus mauvais choix possible pour incarner un tout-puissant chef d’entreprise, quant à Charleton Heston et Jack Palance, difficile de voir autre chose dans ce qu’ils proposent qu’un cachetonnage éhonté.
À porter au crédit du film, outre les détails incongrus susnommés qui hurlent à l’oreille du spectateur « C’est le futur ! », il y a quelques effets visuels et des maquettes sympas, si on veut bien oublier que Star wars faisait beaucoup mieux 15 ans plus tôt. La BO est aussi assez intéressante dans son genre même si elle apparaît bien souvent complètement déconnectée du reste.
Un film difficilement recommandable en l’état sauf aux fans hardcore de Jack Palance.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/solar-crisis
Ou sinon, je regarde juste les 32 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
En toute discrétion > Un personnage encourage à distance et à voix basse l’action d’un autre personnage – Famille > Caresse les cheveux d’un enfant – Souvenirs > Regarde (avec tristesse/nostalgie) une photo de sa femme/son mari/sa fille/son fils – Stylé > Répète une phrase 2 fois – Super pouvoir > Ce qui lui a été dit lui revient en tête mot pour mot – Tension > Lance un objet pour détourner l’attention – Tension > Tape du poing sur la table pour passer sa colère
Personnage > Citation
Ordonne > « C’est un ordre ! » – Ordonne > « Passez-moi la ville au peigne fin »...
Personnage secondaire
Sbire austère en costard et lunettes noires – Type avec sa pancarte en carton « La fin est proche », « Repentez-vous »
Réalisation
Grammaire > Ralenti lors d’une chute ou d’un saut dans le vide – Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition – Rêves ou souvenirs introduits par un effet de distorsion ou encadrés par des contours flous – Tension > Bombe désamorcée (ou menace stoppée) in extremis
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance > Portes automatiques qui font « Pshiiiii... » – Intelligence artificielle (de vaisseau)/interface > a une voix robotique/monocorde – Intelligence artificielle de vaisseau/interface/voix de haut-parleur : commente tout/repète les consignes/diffuse un message informatif – Intelligence artificielle/interface : sens de la vis – Tension > Compte à rebours
Réalisation > Audio
Ambiance sonore > Alarme stridente de vaisseau spatial/laboratoire/base secrète – Bruit exagéré > Balles qui ricochent contre du métal – Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.
Scénario > Élément
Enjeu > Empêcher la fin du monde – Scène de douche
Scénario > Ficelle scénaristique
L’univers est petit
Scénario > Situation
Tension > Torture
Thème > GI Joe
Agissement > Salut militaire
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Objectification sexuelle > Nichons, fesses
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais