A partir du meurtre banal d'une call-girl au sein d'une puissante firme japonaise implantée aux Etats-Unis, le réalisateur en profite pour plonger le spectateur dans un univers cloisonné, secret et fascinant, dominé par la technologie de pointe, élément capital de l'intrigue. Le film caricature allègrement le système nippon, à la limite du racisme ordinaire (élément du roman de Michael Crichton qui a pourtant été gommé), d'où le fait qu'à la sortie, il ait pu être mal perçu ; le réalisateur exploite au contraire habilement le face à face de 2 cultures à travers une investigation complexe et délicate qui se heurte au mutisme des Japonais engoncés dans leurs traditions et leurs codes d'honneur rigoureux et séculaires, ça rend parfois ce polar insolite et dérangeant.
Le tandem de flics n'échappe pas non plus au cliché : entre le "sempaï" (le maître) et le "kohaï" (le disciple), c'est l'éternelle dualité entre le sage et l'élève, entre le vieux et le jeune. Mais le duo Sean Connery - Wesley Snipes fonctionne suffisamment bien pour qu'on oublie ce détail, et le reste du casting, c'est du lourd, avec Harvey Keitel, Ray Wise, Tia Carrere, ou les inévitables Cary Hiroyuki Tagawa et Mako toujours parfaits dès qu'il y a des rôles d'Asiatiques à jouer à Hollywood.
L'intrigue parait un peu compliquée par moments, ça traine un peu en longueur, mais on apprécie l'interprétation, l'ambiance du film rythmé par quelques séquences fortes, le côté singulier de certaines scènes et l'esthétisme de l'ensemble.