Michael Moore en moins américain
Un documentaire sur la gestion des sols et l'agroalimentaire dans le Monde d'aujourd'hui démontrant à quel point le constat est accablant.
C'est plutôt intéressant ; si on n'est pas expert je suis sûr qu'on apprend forcément quelque chose. Sur le fond, ce que je trouve surtout à reprocher, c'est qu'il faut attendre plus d'une heure pour entendre prononcé Monsanto, et que globalement on ne parle qu'à peine des multinationales agroalimentaires, des hybrides et semences, et en général du problème de la propriété intellectuelle sur le vivant, alors que pour moi, malgré mes faibles connaissances, ça me semble être largement le cœur du sujet. A côté de ça, 40% du film est consacré au message féminino-féministe selon lequel l'homme n'est là que pour violer la Terre et brutaliser tout son environnement tandis que la pauvre femme stigmatisée est détentrice de toute la culture agricole millénaire...
Sur la forme, c'est simple : c'est nul. C'est moche et c'est mal branlé, et on a même le droit à de loonnngs moments musicaux contemplatifs inutiles... Moi aussi je peux filmer des chèvres et un mec qui fabrique des parpaings avec un caméscope pourri et faire passer une musique triste. Vive l'intensité dramatique du docu quoi.
Malgré sa forme ratée, moi je dis qu'on s'en fout : il faut montrer ce film à tout le monde. Sans croire chaque mot à la lettre, ça peut faire prendre conscience à beaucoup de monde que bouffer bio ce n'est pas un truc de bourgeois en mal de cause à défendre, ni un truc de marginal conspirationniste en pleine crise de paranoïa quant à sa santé (surtout que ce n'est pas vraiment moins toxique) : ça s'inscrit pleinement dans les démarches personnelles de développement durable. Il ne faut pas oublier qu'il y a à peine 30 ans tous ceux qui parlaient écologie ou pollution étaient encore considérés comme des hippies stupides.
SCREW YOU HIPPIE