(...) Le premier film en compétition de la journée, c’est Some Kind of Hate de Adam Egypt Mortimer, qui est également un premier long-métrage. Vendu dans la présentation comme le film le plus méchant de la compétition, ce slasher surnaturel s’amuse à détourner les codes d’un genre bien trop souvent usé jusqu’à la moelle par des suites de franchises toutes plus mauvaises les unes que les autres. Vous l’aurez donc compris, le film de Mortimer a des qualités indéniables, dans le ton nihiliste et brutal employé comme dans le concept plutôt original, mais souffre d’une écriture un peu brouillonne, d’acteurs pas forcément tout le temps convaincant, et d’une redondance dans les meurtres, dont la plupart sont flanqués d’une explication interminable sur “le pourquoi du comment”, le fameux pourquoi du comment. La mise en scène plutôt réussie appuie le ton très méchant du script en étant souvent très proche des personnages et des meurtres, n’hésitant pas à filmer en gros plan les mutilations ragoûtantes (mais parfois sexy) de nos jeunes en mini-shorts perdus dans le désert californien. La BO bien énervée également, sorte de sludge noise qui tire limite sur l’indus de temps à autre, est plutôt agréable et participe de cette méchanceté ambiante. La cinématographie, alors que le lieu de l’action est en plein désert, a l’air d’être recouvert d’un filtre qui ne laisse pas passer les lumières brillantes, donnant au film un ton ocre, renforçant également cette noirceur environnante. Le film donne alors l’impression de tout faire pour être le plus dark possible, oubliant parfois d’être subtil. Malgré tout, Some Kind of Hate, sans être une grande réussite, fonctionne dans son envie de radicalité et un certain jusqu’au boutisme. (...)
Tiré du journal du festival du PIFFF 2015 : lire l'article entier sur mon site...